Marius Lauber
OÙ ?
Cologne, Allemagne
QUOI ?
En activité depuis 2007, le label anglo-germanique Greco-Roman tenu par Joe Goddard (discret leader de Hot Chip) a déjà participé à l’éclosion de faiseurs de tubes pour dancefloor tels que Disclosure et Totally Enormous Extinct Dinosaurs. Sa dernière trouvaille dénichée sur le Web est un producteur de vingt-trois ans qui maîtrise sa science du beat électronique balancé sous un épais vernis pop. Un mariage des genres qui fait mouche sur le single Sea (2012), chanson extatique aux ramifications multiples, reliant New Order à Caribou, Arthur Russell à Hot Chip. Pour qualifier la musique de Roosevelt, le journal The Guardian a sorti sur son site une formule tellement appropriée qu’il serait presque inutile d’en rajouter : “Roosevelt produit de la dance music pour les gens qui ne dansent pas parce qu’ils sont trop déprimés pour le faire.”
SIGNES PARTICULIERS
Batteur de formation, Marius Lauber s’est essayé à différents styles, notamment au sein de Beat! Beat! Beat!, un quatuor dans la lignée de Foals jouissant d’une certaine cote de popularité en Allemagne. Il a fallu un coup de pouce du destin pour que Marius s’intéresse véritablement à la dance music. Partageant le même studio de répétition que Coma (duo techno pop signé sur Kompakt) lors de son arrivée à Cologne, il découvre à son grand étonnement les joies des motifs répétitifs et des textures électroniques. Depuis, Marius Lauber fait la navette entre Berlin et Cologne pour alimenter ses productions sous l’alias Roosevelt et faire chauffer les platines dans les clubs de la capitale. Une gageure pour celui qui ne se destinait pas vraiment à arpenter les pistes de danse.
FUTUR CONDITIONNEL
Le premier maxi de Roosevelt Elliot (2013) est paru l’été dernier. Même s’il est un peu tôt pour voir débouler un long format, on sait déjà que Lauber y travaille ardemment. Pour sûr, Greco-Roman saura se montrer convaincant à l’heure de conserver dans son giron cette éventuelle poule aux œufs d’or qui pourrait permettre au label de rayonner au-delà du cercle des initiés.
TUBE ABSOLU
Tous les titres de Roosevelt sont des hits en puissance. Alors que l’amateur de funk trouvera dans les lignes de basse rondes et fuyantes de Montreal un plaisant gimmick, les nostalgiques de la chillwave se laisseront bercer par le refrain en apesanteur d’Elliot. Les faces B du laborantin allemand possèdent également un charme indéniable – Soleil et ses riddims kaléidoscopiques qui rappellent le Caribou de Swim (2010).
POTENTIEL COMMERCIAL
Si le nombre d’écoutes de son EP approche le demi-million, le garçon ne bénéficie pas encore de l’exposition médiatique qui va avec. Absent des radars et des tops de fin d’année, Marius Lauber n’est encore qu’un outsider et il faudra sans doute attendre un peu pour que la révélation soit totale.