C’est une exclu Magic : voici, en écoute en avant-première, le premier album de Makeshift qui paraîtra vendredi. Avec ce premier album éponyme, les Français de Makeshift signent un coup de maître de pop sans frontière.
Cette musique est un ravissement. Tant de maîtrise et de précision nous transportent d’admiration. Cette pop élastique, toujours en mouvement, où des atmosphères aériennes rencontrent des univers mélodieux, peine même à se définir. Cette musique est celle des Français de Makeshift, auteurs d’un premier album éclatant à la précocité affolante.
À la tête de cette formation plus que prometteuse venue de Normandie et issue des restes du groupe Clockwork of the moon, trois têtes pensantes qui chantent chacune leurs propres compositions. Les voix de Michaël Roth (claviers), Vincent Condominas (guitare) et Baptiste Poirier Rossi (guitare) se répondent dans ces avalanches de notes ciselées au rythme doux et éthéré. À côté d’eux, les choeurs de Nicolas Marsanne (basse, claviers) et Charles-Antoine Hurel (batterie) apportent une profondeur passionnante à des symphonies minutieuses.
Des titres comme le superbe Lazily, Union Keepers, Good Morning Dogs ou Autobahn ne se contentent pas d’explorer une seule et même voie mais se déplacent face aux influences de leurs auteurs et naviguent dans des intuitions psychés, indie ou mélancoliques. Loin de se perdre dans des directions contraires, les harmonies du quintette obtiennent une cohérence à travers leur construction, en recherche constante de secousses et de bouleversements qui offrent quelques montées en émotion palpables et puissantes (Surveyor, Elephant).
Makeshift possède un souffle nouveau qui le place directement au rang des plus belles promesses de cette année. Énergique, beau et foisonnant, cet album impressionne grâce à un savoir-faire et une ingéniosité auxquels il est difficile de ne pas succomber.
Luc Magoutier