(Captured Tracks/Differ-Ant)
Un groupe inconnu et des chansons tombées du ciel. On n’avait pas ressenti tel coup de foudre – de l’écoute, de la découverte, de la promesse d’autres frissons – depuis la parution du maxi inaugural de Violens (V, 2008). Soit l’œuvre de surdoués ayant tout pigé et appliquant à la lettre les préceptes de leurs maîtres, sans verser dans la pâle copie. Moins facile à faire qu’on ne le pense.
Voix d’ange et attaque franche de guitare : Dust In The Sky mêle les carillons de six-cordes à des harmonies vocales enjôleuses avec une énergie explosive. En face B, la douce Calling Out se situe dans la même trajectoire (alliance de mélodies et d’harmonies, orfèvrerie de guitares), mais joue davantage sur une basse chaude et ronde qui adoucit l’ensemble. Impossible de résister, et c’est sur la foi de ce 45 tours impressionnant qu’on a placé EZTV sous étroite surveillance.
Règnent ici les fantômes des trois B (The Byrds, Badfinger, Big Star) et les échos de leur descendance (The Plimsouls, Teenage Fanclub, Fountains Of Wayne). Des références totalement assumées par les intéressés, le batteur Michael Stasiak enfonçant le clou en confiant : “Lorsque Ezra Tenenbaum m’a proposé de m’installer aux fûts, il m’a demandé de jouer comme Jody Stephens, le batteur de Big Star. Or, il y a dans son jeu une espèce de soul, un mojo qui rend ses parties et ses motifs impossibles à reproduire.”
Vraiment ? Tout en dévorant ces deux titres (en boucle, toujours), on se dit que la formule, aussi secrète soit-elle, a été redécouverte. Le premier LP du trio paraîtra en juillet. Ces deux mois d’attente vont être longs, mais la bande-son de l’été est déjà toute trouvée.