Gaspar Claus 1 (2359)
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© Sylvain Gripoix

La rédaction de Magic avait placé en cinquième position de son Top de l’année 2021 "Tancade", le premier album «solo» du violoncelliste Gaspar Claus, disque «d’une beauté rare et audacieuse», écrivions-nous. La sortie du maxi "2359", construit autour d’un des titres phares de l’album, nous permet de revenir sur ce projet, sa genèse et le rapport particulier qu’entretient Gaspar Claus avec son instrument.

Tu as travaillé, depuis quinze ans environ, sur plusieurs dizaines de disques, mais toujours sous l’angle de la collaboration, avec notamment le projet VACΛRME[1], avec Claus & Clausen[2] ou avec ton père Pedro Soler[3]. Tancade était ton premier projet solo. Pourquoi avoir attendu si longtemps ?

Ça me pendait au nez depuis très longtemps. Mon entourage revenait souvent à la charge, me demandait de sortir du bois, d'arrêter de me cacher derrière des collaborations et de donner enfin à entendre ce qui serait ma musique, seul. J’ai mis autant de temps à le faire pour plusieurs raisons. La première est très orgueilleuse : quand on envisage son premier disque, on se projette, on se fait une très grande idée de ce qu’il sera. Il faut que ce soit bon, il faut que ce soit grand… Mais au départ, il n’y a pas de musique, juste une idée de disque. Quand on s’y met vraiment, les premières ébauches sont assez brouillonnes, pauvres et toujours très éloignées de l’espèce de chimère qu’on a en tête. Ça m’a fait peur. Et puis, j’étais constamment engagé sur d’autres projets. C’est ma manière de travailler : je mène toujours de concert une dizaine de projets en même temps. Mes jours, mes semaines, mes mois et mes années étaient très remplis. Je repoussais sans cesse, je n’inscrivais pas dans mon calendrier le temps d’isolement et de concentration que nécessite l’écriture d’un tel album.

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