Même si sept années se sont écoulées entre son précédent album et son magnifique "I Inside the Old Year Dying" qui paraît cette semaine, PJ Harvey conserve une cohérence remarquable dans un œuvre qui, en trente ans, n’a connu aucune baisse de régime.
Le 30 mars 1992, Dry, le premier album d’une jeune chanteuse, autrice et compositrice, interprète enfiévrée et guitariste rageuse, paraît sur le label indépendant londonien Too Pure. Son nom : PJ Harvey. La déflagration est précédée de deux coups de semonce : les singles Dress à l’automne 1991 et Sheela-Na-Gig en février 1992. La jeune Anglaise possède déjà quelques faits d’armes, dont la participation au groupe Automatic Dlamini, en qualité de choriste, saxophoniste et guitariste, mais l’expérience ne sera a posteriori retenue que pour le nom du meneur de cette formation : John Parish, qui deviendra le complice le plus fidèle de Polly Jean Harvey, réalisant et jouant sur la plupart de ses albums et cosignant même deux d’entre eux avec elle (Dance Hall at Louse Point en 1996 et A Woman a Man Walked By en 2009). L’histoire de PJ Harvey ne pouvait de toute façon commencer qu’avec les chansons pressées de Dry, nourries des espoirs fous et parfois déjà douchés et du regard acéré de cette jeune artiste grandie dans le Dorset, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Là, entre la sauvagerie et la beauté brutes des paysages et une certaine sophistication puisée dans la discothèque parentale (Dylan et Captain Beefheart en figures de proue) puis avivée par des études d’art (elle étudie la culture au Yeovil College), PJ Harvey trace son chemin. Il se poursuit, depuis, par une série de disques plus importants les uns que les autres.