Half Japanese ‎– Overjoyed

(Joyful Noise Recordings/Differ-Ant)

Overjoyed fut annoncé par un mini-documentaire où un certain gotha des musiques libres et sauvages – de Kurt Cobain à Norman Blake (Teenage Fanclub), de Lee Ranaldo (Sonic Youth) à Peter Buck (R.E.M.) en passant par Moe Tucker, Duglas T. Stewart (BMX Bandits) ou Wye Oak – paie son écot au génie de Jad Fair, le plaçant justement entre Lou Reed, Jonathan Richman, Captain Beefheart et Daniel Johnston.

L’extrait In Its Pull ouvre l’album avec une sauvagerie post-punk de belle envergure, ponctué de “yeah!” en scansions multiples ridiculisant la totalité de la discographie d’Iggy Pop depuis trente ans. La suite se savoure sans heurts, une production ample et savante, relativement domestiquée faisant un beau contrepoint aux furieuses propositions lo-fi du temps jadis, mais la voix unique de Jad Fair mixée très en avant confère à l’ensemble suffisamment de vitalité et de folie pour créer à l’occasion une cacophonie du meilleur effet.

On oscille entre la hargne (Meant To Be That Way, Do It Nation), l’amour (The Time Is Now, Our Love, We Are Sure, l’épatant As Good Can Be) et même les Caraïbes (Brave Enough) avec une joie permanente. Et non content de sortir le premier album d’Half Japanese depuis treize ans (Hello, 2001), le toujours hyperactif Jad Fair a également fait paraître tout au long de l’année sur le même label une série de quatre albums collaboratifs en compagnie de R. Stevie Moore, le fidèle Norman Blake, Danielson ou encore Strobe Talbot.

Hélas, leur édition physique étant limitée à moins de 500 exemplaires dans un joli coffret en bois (mais néanmoins disponible en téléchargement payant), on se contentera simplement de célébrer comme il se doit le retour d’un des groupes américains les plus importants de ces quatre dernières décennies.

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