Peur de l’ennui ou goût des aventures à rebondissements, Richie James Follin semble multiplier les incartades hors de son fief, le groupe The Willowz. Le quintette californien compte parmi les bons éléments d’un genre qui a fait florès au début du XXIe siècle : le rock rétrograde (insérer ici les considérations habituelles sur Jack White). Après un album solo en 2009 et une participation fraternelle aux concerts de Cults, le groupe de sa sœur Madeline, le voici à la tête d’un nouveau trio : Guards. L’y ont suivi Loren Ted Humphrey (batteur de The Willowz) et la claviériste Kaylie Church.
Dans ses moments les plus charmants, In Guards We Trust évoque le psychédélisme pop sixties remis au goût du jour par leurs concitoyens de Foxygen ou Cayucas, avec des guitares, des chœurs et une énergie candide (Silver Lining, Not Supposed To, Can’t Repair). On est comme ça, plus complaisants avec la pop rétrograde. Mais il y a autre chose sur ce premier album de Guards. D’un côté, on salue la présence de titres un peu plus étranges, comme les très réussis Nightmare et Your Man (nouveau western fantomatique). Et de l’autre, on prend acte d’une efficacité un peu roublarde, avec des refrains à reprendre en chœur et quelques claviers qui poussent les chansons dans une direction qu’on devine être celle des hit-parades. Et ça pourrait fonctionner : Giving Out et Ready To Go bombent le torse et donnent envie de s’époumoner sous le soleil d’un festival d’été. En Californie, si possible.