Les Trans Musicales, qui se tiendront à Rennes du 5 au 9 décembre, fête leurs 40 ans cette année. Son programmateur, Jean-Louis Brossard, répond à Magic.
Le festival a 40 ans cette année, quel est le secret de cette longévité ?
Comme le dit notre slogan, on est “nouveau depuis 1979”. Nous avons sans cesse de nouveaux artistes, nous mélangeons sans cesse les genres… Et puis surtout, nous faisons très attention à notre public. Un hall du parc exposition où se tiennent les concerts est dédié entièrement au public, pour qu’il puisse se reposer car notre amplitude horaire est très large, le festival finit à 7 heures du matin… La journée, ça démarre à partir de 14 heures, le festival est présent dans différents lieux en centre ville et tout est gratuit.
Chaque année, vous faites des concerts un peu décalés, dans la rue, le métro… et cette année c’est dans le bus !
Oui, dans le métro nous avions fait jouer Meute ou Too Many Zooz… Un groupe qui était habitué à jouer dans le métro à New York ! Cette année c’est EUT, un groupe de pop-rock néerlandais qui va jouer en bus. Je n’ai encore jamais fait ça, donc on va voir. Aux Trans, on aime tenter des choses, surprendre… Il y a des gens qui vont prendre un ticket de bus et se retrouver à un concert ! Je trouve ça plutôt sympa.
Cette année vous avez publié une cartographie de tous les artistes passés par les Trans. Est-ce qu’elle vous permet d’identifier des styles ou des groupes que vous n’avez pas assez fait jouer par le passé ?
Non parce que pour établir la programmation je ne pense pas en terme de groupes passés mais plus en terme de lieu. Sur le parc expo, je sais que le public se balade d’un hall à un autre, mais si tu restes dans le même hall, la programmation a du sens. D’ailleurs, il y a les Arméniens de The Nagash Ensemble, que j’ai vu dans une église à Caen, qui joueront à minuit dans un hall. Ils jouent d’habitude plutôt dans des centres culturels, là ça va faire un choc ! Les gens aiment les surprises. Quand on avait fait Colin Stetson tout seul avec son sax basse, le mec a fait 4 morceaux de 20 minutes et les gens ont été très marqués par ce concert. Je sais que ce genre de chose est possible avec le public des Trans.
Quels sont tes coups de coeur dans la programmation ?
J’aime beaucoup Bodega, ils ont ce côté punk funk new yorkais de la fin des années 70… Tu sens vraiment que c’est un groupe de New York. Dans le genre rigolo il y a Vurro : il joue du rock’n’roll au piano, et il a un crâne de vache sur la tête, il joue les cymbales avec les cornes ! Je retiens aussi les Black Pumas, côté soul, et Robert Finley, un mec qui a été découvert par le guitariste des Black Keys.
Propos recueillis par Nicholas Angle