Charli xcx (brat) 3
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© Terrence O’Connor

Julie Ackermann : “Charli joue le jeu du chaos attentionnel d’Internet”

La critique Julie Ackermann, spécialiste de l'hyperpop, replace "brat" dans l'histoire de ce genre hyperbolique né il y a plus de dix ans sur les disques durs des Britanniques SOPHIE ou A. G. Cook.

Dans son essai Hyperpop, la pop au temps du capitalisme numérique disponible en librairie ce vendredi 28 juin, la critique Julie Ackermann présente les éléments constitutifs de cette musique pop extrême («hyperrapide, hyperconnectée, hypersucrée») et expérimentale («expérimentalement intensifiée ou intensément expérimentale»), née à l’orée des années 2010 avec la musicienne SOPHIE, le producteur A. G. Cook et le label PC Music, et dont Charli xcx est une figure de proue. Hybride (entre pop, EDM, trap, électro, rock) et hyperbolique (plus concentrée, plus synthétique, plus brillante), l’hyperpop, selon la définition de l’autrice, exagère à outrance les tropes et artifices (technologiques, imagiers, communicationnels) de la pop, genre musical de prédilection du capitalisme (qu’elle embrasse ou subvertit), jusqu’à toucher le ciel d’étranges utopies dématérialisées. Royaume du fake et des baby voices, expression de ce que l’autrice appelle un «capitalisme cartoon» ou d’un «accélérationnisme queer», apologue du cringe ou pourvoyeuse d’extatiques déterritorialisations, l’hyperpop est une des musiques les plus conceptuelles qui soient, et pourtant toute dédiée au “right here, right now” de la mélodie, de la danse, de la vie à sa plus haute intensité. Julie Ackermann a bien voulu commenter pour nous la sortie de brat, le nouvel album de Charli xcx, à l’aune de ses origines hyperpop.

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