Le duo français donnait son premier concert français de l'année à We Love Green samedi dernier. Magic y était.
Une grande croix blanche lumineuse, deux silhouettes qui s’avancent sur une estrade bardée de claviers et de contrôleurs, l’intro martiale de Genesis : pour l’ouverture de son set à We Love Green, Justice nous renvoie en 2007, lorsque le “son Justice”, tout en turbines et en synthés saturés façon heavy metal, écrasait tout sur son passage. En quelques minutes, nous voici dix-sept ans plus tard, propulsé dans Generator, qui figure sur Hyperdrama, le nouvel album du duo – renvoi évident au son belliqueux de ses débuts. Rien n’a changé, et pourtant tout a changé.
Visuellement déjà, Justice assume son statut de headliner avec une installation lumière massive déployée au-dessus de Gaspard Augé et Xavier de Rosnay, une armée de spots qui se plie et se déplie à mesure de l’avancée du set. Niveau son : les incontournables du groupe – Audio Video Disco, Stress, DVNO – se mêlent parfaitement aux nombreux feats présents sur Hyperdrama – The Flints, Kevin Parker, Rimon… Des morceaux qui auront la part belle dans le set, et dont les parties vocales apportent un peu d’air aux bastonnades les plus crasseux envoyés dans les enceintes du festival parisien. C’est probablement ce petit supplément d’âme qui permet au duo de faire franchir au public un palier d’hystérie supérieur par rapport à leurs précédents concerts.
Les enceintes, justement, n’ont jamais aussi bien sonné du week-end. On sent le soin extrême apporté à la production sonore de ce nouveau set : un son au cordeau, à la dynamique très précise, aux basses violentes et chatoyantes à la fois. Vieux tubes et nouveaux bangers du groupe s’entrelacent à merveille jusqu’à ce que le duo nous gratifie d’un mix entre Neverender et D.A.N.C.E. Avant de sortir en majesté, façon stars américaines avec saluts à la foule et high fives au premier rang. Lorsque les lumières du festival se rallument, difficile de le nier : Justice a changé de dimension.