Jusqu’à la fin de l’année, les rédacteurs de Magic vont délivrer tous les jours leur Top 2017, sous la forme d’une liste de 10 albums, assortie d’un texte de mise en relief.
- BIG THIEF Capacity (Saddle Creek Records)
- JULIE BYRNE Not Even Happiness (Ba Da Bing! Records / Basin Rock)
- ALDOUS HARDING Party (4AD)
- JEN CLOHER Jen Cloher (Milk! Records / Marathon Artists)
- THE NATIONAL Sleep Well Beast (4AD)
- JOAN SHELLEY Joan Shelley (No Quarter Records)
- THE WAR ON DRUGS A Deeper Understanding (Atlantic Records)
- ANGEL OLSEN Phases (Jagjaguwar)
- JULIEN BAKER Turn Out The Lights (Matador Records)
- KATIE VON SCHLEICHER Shitty Hits (Bab Da Bing! Records / Full Time Hobby)
+ une réédition, SHARON VAN ETTEN (It was) Because I was in love (Language Of Stone)
The future is female. Ancrés dans la pop culture depuis quelque temps déjà, ces mots ont repris tout leur sens en cette année 2017. Une année de combats et d’engagement retrouvé pour les femmes, depuis la Women’s March de janvier jusqu’aux révélations Weinstein à l’automne. Ce fut aussi une année de grande inspiration pour les artistes féminines, bien décidées à réaffirmer haut et fort leurs droits, à l’image de la talentueuse Jen Cloher, auteur d’un superbe album rock militant.
Au-delà du seul activisme, le retour en force du féminin marque également l’épanouissement d’une écriture sensible et vraie. Des mots qui viennent parler aux cœurs tout en étreignant les âmes pour finalement nous rappeler ce qu’être humain signifie. De l’incroyable Adrianne Lenker (figure centrale de Big Thief, mon groupe de l’année sans hésitation) à l’irrésistible Katie Von Schleicher, en passant par la merveilleuse Julie Byrne, l’intense Aldous Harding, la délicieuse Joan Shelley, ou bien encore la divine Angel Olsen et la bouleversante Julien Baker, rarement songwriting aura été aussi foudroyant de beauté et de sincérité. Sauf peut-être chez ma très chère Sharon Van Etten, dont le premier album, pur bijou de folk intemporel, fait l’objet d’une bien jolie réédition.
Et les hommes dans tout ça ? Ils ne sont pas en reste dès lors qu’ils assument leur vulnérabilité et, d’une certaine façon, leur part de féminité. Comme les incontournables The National, qui nous ont offert l’un de leurs albums les plus beaux et audacieux à date, ou les War On Drugs, à l’origine d’un disque d’americana sophistiqué et en tout point exquis.
C’est un top 2017 gorgé d’émotions qui emprunte des chemins parfois pop, plus souvent folk et rock. Mais après tout qu’importe le genre quand, comme l’a un jour si bien résumé Björk, au bout du compte “la musique n’est pas une question de style mais de sincérité” ?