Sufjan Stevens ©Asthmatickitty

“Le meilleur son se fait entre copains” : le top 2017 de Paméla Rougerie

Jusqu’à la fin de l’année, les rédacteurs de Magic vont délivrer tous les jours leur Top 2017, sous la forme d’une liste de 10 albums, assortie d’un texte de mise en relief.

  1. RAMONA FALLS Coils (Rough Trade Publishing)
  2. SUFJAN STEVENS, BRYCE DESSNER, JAMES MCALISTER, NICO MUHLY Planetarium (4AD)
  3. MR JUKES God First (Universal Music Japan)
  4. SUFJAN STEVENS The Greatest Gift (Asthmatic Kitty)
  5. SLOWDIVE Slowdive (Dead Oceans)
  6. LCD SOUNDSYSTEM American Dream (DFA Records/Columbia)
  7. THE NATIONAL Sleep Well Beast (4AD)
  8. PASSION PIT Tremendous Sea of Love (Wishart Group Recordings)
  9. THIS IS THE KIT Moonshine Freeze (Rough Trade)
  10. THE XX I See You (Young Turks)

+ L’EP prometteur de la jeune youtubeuse Dodie, You, rappelant les sons doux et les textes caustiques de Kate Nash.

Certes, Sufjan Stevens n’a, a priori, pas publié de nouvel album, et pourtant, il a réussi à occuper une grosse partie de mes playlists de l’année. Le New-Yorkais n’a pas chômé : son projet Planetarium, inauguré en 2012 avec ses copains Bryce Dessner (The National), Nico Muhly et James McAlister, un projet électro-spatial massif, a su occuper la majeure partie de mon temps d’écoute. L’édition de ses chutes de Carrie & Lowell, son magnifique dernier LP sorti en 2015, intitulée The Greatest Gift, a permis de faire découvrir quelques perles (The Hidden River of My Life, Wallowa Lake Monster) qui ne méritaient pas d’être cachées. Le songwriter signe également deux des plus beaux titres de la bande-son du film Call Me By Your Name, Mystery of Love, et Visions of Gideon.

Quand je n’écoute pas Sufjan, j’écoute ses copains, comme les membres de The National, qui, au même titre que Slowdive, ont signé un beau retour en 2017. Ils m’ont précipitée à nouveau vers mes premiers amours du rock indé, après un long virage pro-électro pop entamé avec l’enfantin Passion Pit et l’électrique LCD Soundsystem. Je souhaite aussi citer Mr Jukes, de son vrai nom Jack Steadman, ancien frontman du groupe indie pop Bombay Bicycle Club, qui s’est expatrié au Japon pour en revenir avec un son irrésistible mélangeant savamment la soul et le funk, des sonorités très en vogue cette année.

La palme finale revient cependant à Ramona Falls, le projet indé complexe de Brent Knopf, souvent passé inaperçu mais pourtant bourré de talent, qui ne déçoit jamais depuis son premier disque Intuit paru en 2009, en passant par son projet de duo EL VY (2015) mené avec… Matt Berninger, de The National (encore les camarades de Sufjan). A croire que le meilleur son se fait entre copains.


PAMELA ROUGERIE
a modestement commencé sa carrière de journaliste par une “une” pour l’édition américaine du New York Times sur les suicides des agriculteurs français. Désormais reporter pour le projet d’hebdomadaire Vraiment, elle a fait ses armes pop moderne pour le site Culturebox de France Télévisions puis en qualité de chargé de production du numéro 207 de Magic, pour lequel elle a réalisé le grand sujet du dossier central, Dans le cerveau des songwriters d’ici.

https://open.spotify.com/user/dislocatedmuppet/playlist/7htvnCDAYopODrUXRTxnaA

à lire aussi