Collectif parisien aux ambitions larges, le Réveil des Tropiques fait de l’improvisation des merveilles de morceaux tendus et envoûtants dans l’album Big Bang.
Il y a certes deux membres des excellents Oiseaux-Tempête dans le supergroupe (Frédéric D. Oberland et Stéphagne Pigneul) Le Réveil des Tropiques, mais cette fois, pas d’aventures musicales au delà des mers. C’est plutôt vers l’Allemagne kraft que l’album Big Bang, paru le 26 janvier, lorgne cette fois d’abord, accompagné d’acolytes adeptes des musiques expérimentales et synthétiques (Arnaud Rhuth, Matthieu Philippe de l’Isle, Adrien Kanter) : Neu !, Can évidemment sur le premier Synchrotron mais aussi l’écho des Islandais d’Apparat Organ Quartet (les synthés, la métrique et cette batterie métronomique endurante). Avant de prendre de la hauteur et de l’espace ensuite : L’Effet Casimir expérience presque mystique et ses réminiscences de feu Pierre Henry, Matière Noire et sa part d’urbain sombre à la Godspeed You! Black Emperor, Hypernova comme des Berg Sans Nipple noisy, qui s’emballeraient furieusement… Big Bang, le bien nommé, en quatre très longs morceaux enregistrés en une session d’improvisation de trois jours, mélange allégrement styles et repères, faisant du drone une musique rythmée et donnant aux variations expérimentales une rigueur toute nouvelle. Le tout fait hocher la tête et remuer les hanches à intervalles réguliers, ce qui en rajoute aux plaisirs d’auditeur… Grand disque hors sentiers et routes tracées.
Julien Courbe