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Léonie Pernet : «Chanter ce qui nous manque»

Léonie Pernet dévoile aujourd'hui The Craving Tape, cinq morceaux (dont trois inédits) qui dansent entre musique classique et production électronique. La musicienne, l'une des Françaises les plus créatives de notre époque, a osé, en 2018, un premier album nerveux et habité par ses questionnements identitaires et spirituels. Un grand entretien sera disponible dans notre hors-série Les Années-Modernes à paraître par correspondance le mois prochain.

ENTRETIEN ALEXANDRA DUMONT
PHOTOGRAPHIE JULIEN BOURGEOIS POUR MAGIC

T’isoler pendant quatre ans pour réaliser un premier album aurait pu s’avérer dangereux dans l’industrie du disque. As-tu ressenti de la pression ? 

Non parce que je n’étais pas tout à fait isolée. J’ai maintenu des contacts, je ne me suis pas enfermée dans ma cave à double tour ! Mon ami ALB a été un vrai soutien, un grand frère, dans tout ce processus et ce milieu. Et puis, il y a eu mes mixes [«Mix pour tous» contre la Manif pour tous, «Mix debout» dédié à la mémoire d’Adama Traoré, tué le 19 juillet 2016 par la police et «Mix d’entre deux tours» contre la montée du Front National, entre 2013 et 2016, ndlr]. Je ne suis pas restée silencieuse même si je n’ai rien sorti sous la forme traditionnelle d’un album.

Tu as tout fait seule, excepté le mixage et le mastering. Était-ce un besoin ou une économie de moyens ?

Pas du tout une économie de moyens ! Il y a quand même eu quelques collaborations, seulement quand les morceaux étaient très avancés, pour arriver au plus près de… La suite ? C’est par ici!

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