Voici la deuxième partie du Top 100 de 2021 selon la rédaction de "Magic". Notre hors-série bilan de l'année est disponible par abonnement ou à l'unité sur notre page KissKissBankBank.
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50. GRUFF RHYS – Seeking New Gods (ROUGH TRADE / BEGGARS)
49. GOOD MORNING TV – Small Talk (GÉOGRAPHIE RECORDS)
48. RAOUL VIGNAL – Years in Marble (TALITRES)
47. ARTHUR SATÀN – So Far So Good (BORN BAD RECORDS)
46. ALBAN CLAUDIN – It’s a Long Way to Happiness (MASTERWORKS)
45. CELESTE – Not Your Muse (BOTH SIDES / POLYDOR RECORDS)
44. STRANDED HORSE – Grand Rodeo (ICI D’AILLEURS)
43. VILLAGERS – Fever Dreams (DOMINO RECORDS)
42. SQUID – Bright Green Field (WARP RECORDS)
41. GOAT GIRL – On All Fours (ROUGH TRADE)
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40. BILLIE EILISH – Happier Than Ever (DARKROOM / INTERSCOPE RECORDS)
39. SHAME– Drunk Tank Pink (DEAD OCEANS)
38. SAULT – NINE (FOREVER LIVING ORIGINALS)
37. JAPANESE BREAKFAST – Jubilee (DEAD OCEANS)
36. KINGS OF CONVENIENCE – Peace or Love (EMI / UNIVERSAL MUSIC)
35. COURTNEY BARNETT – Things Take Time, Take Time (MARATHON RECORDS / [PIAS])
34. SUFJAN STEVENS & ANGELO DE AUGUSTINE – A Beginner’s Mind (ASTHMATIC KITTY RECORDS)
33. LÉONIE PERNET – Le Cirque de consolation (INFINÉ)
32. KANYE WEST – Donda (GOOD MUSIC / DEF JAM)
31. JAMES BLAKE – Friends That Break Your Heart (REPUBLIC RECORDS / POLYDOR RECORDS)
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30. ICEAGE– Take Shelter (MEXICAN SUMMER)
29. ST. VINCENT – Daddy’s Home (LOMA VISTA RECORDINGS / CONCORD)
28. CLARA LUCIANI – Cœur (ROMANCE)
27. FEU! CHATTERTON – Palais d’argile (UNIVERSAL MUSIC)
26. DAMON ALBARN – The Nearer the Fountain, More Pure the Stream Flows (TRANSGRESSIVE RECORDS / [PIAS])
25. ARLO PARKS – Collapsed in Sunbeams (TRANSGRESSIVE RECORDS / [PIAS])
24. GLORIA – Sabbat Matters (HOWLIN BANANA RECORDS)
23. PIERS FACCINI – Shapes of the Fall (NO FORMAT!)
22. BOOST 3000 – Quel Album (POP SUPÉRETTE)
21. NICK CAVE & WARREN ELLIS – Carnage (GOLIATH RECORDS / AWAL)
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20. LUMP – Animal (PARTISAN RECORDS)
19. BLACK COUNTRY, NEW ROAD – For the First Time (NINJA TUNE)
18. GENESIS OWUSU – Smiling with No Teeth (OURNESS / HOUSE ANXIETY)
17. CHEVALREX – Providence (VIETNAM)
16. SONS OF KEMET – Black to the Future (IMPULSE!)
15. THE GOON SAX – Mirror II (MATADOR RECORDS)
14. PARCELS – Day/Night (BECAUSE MUSIC)
13. LISA LI-LUND – Glass of Blood (PAN EUROPEAN RECORDING)
12. CASSANDRA JENKINS – An Overview on Phenomenal Nature (BA DA BING RECORDS)
11. TYLER, THE CREATOR – Call Me If You Get Lost (COLUMBIA RECORDS)
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Un premier album à la première place de notre Top 100 : New Long Leg, de Dry Cleaning. Voici le grand vainqueur de la bataille qui s’est jouée entre une poignée de disques que les sensibilités diverses de notre rédaction ont portée jusqu’aux plus hautes marches de ce classement.
En lui donnant cette courte avance sur l’infini voyage de Floating Points, Pharoah Sanders & The London Symphony Orchestra (Promises), la terre brûlée de Low (Hey What) ou le poing levé de Little Simz (Sometimes I Might Be Introvert), notre rédaction récompense la force du premier geste. Une fantastique fondation posée au milieu de cette époque bercée par des “halte-là !”, de brèves respirations et beaucoup de faux départs. Un monde spasmodique, comme la musique de ces quatre Londoniens…
Promesse soufflée par une voix de cire et excitante déclaration d’indépendance tout à la fois, New Long Leg couronne notre année 2021. Une saison pop où la modernité se définit autant en réinvestissant de vieux repères qu’en floutant les frontières. Tel est le message sur l’actualité pop que renvoie notre Top 100.
10. MENDELSON – Le dernier album (ICI D’AILLEURS)
Mise en bière délibérée (et proclamée !) du groupe, Le dernier album sera la dernière demeure de Mendelson. Pascal Bouaziz a ainsi choisi de laisser partir son groupe et accompagne cette sortie avec une œuvre d’art tout entière tendue vers l’écran noir.
9. MAXWELL FARRINGTON & LE SUPERHOMARD – Once (TALITRES)
Une histoire d’atomes crochus, débutée au hasard d’un soundcheck de festival et poursuivie ici dans des draps tissés hier par Scott Walker ou Lee Hazlewood. Un rapprochement franco-australien, où la voix chaude de l’un et les arrangements de chambre de l’autre font le lit d’un très grand album de pop orchestrale.
8. ARAB STRAP – As Days Get Dark (ROCK ACTION RECORDS / [PIAS])
L’exception à la règle qui voudrait que le second avènement d’un groupe défunt n’annonce jamais rien de bon. Avec As Days Get Dark, Arab Strap met fin à un silence de quinze ans de la plus belle des manières. Sans jamais renier sa première vie, tout en se fondant parfaitement dans la musique de 2021.
7. NOGA EREZ – KIDS (CITY SLANG)
Le deuxième album de l’artiste israélienne est un recueil de sentiments mêlés. Un disque pour monde flou, où une fenêtre ouverte sur les systèmes d’oppression s’accompagne toujours d’une trappe vers des tourments intérieurs. La musique, forcément, se dessine en fascinantes contorsions, entre hip-hop cotonneux et brasiers de pop XXL.
6. LA FEMME – Paradigmes (DISQUE POINTU)
La Femme est partout et n’a donc plus besoin de nous. Heureusement, l’inverse n’est pas vrai du tout. Parce que le groupe de Marlon Magnée et Sacha Got ne fait que ce qui lui plaît, ce Paradigmes, leur troisième album, ne s’interdit pas grand-chose. Qu’il arrive à maintenir un cap aussi fort, en dépit de ses sauts de puce du cool au kitsch et inversement, n’est pas la moindre de ses qualités.
5. GASPAR CLAUS – Tancade (INFINÉ)
Comme sa pochette, le premier album solo de Gaspar Claus prend la forme d’un paysage poétique. Ces onze titres convient l’esprit de nombreuses collaborations passées mais s’habillent (la plupart du temps) de peu. Et comme ces vaguelettes dont on devine qu’elles font doucement rouler les galets, la musique du violoncelliste laisse elle aussi filtrer le murmure des petits gestes. Ici, ceux partagés entre l’instrument et un très grand artiste.
4. LITTLE SIMZ – Sometimes I Might Be Introvert (AGE 101 / AWAL)
L’œuvre la plus conquérante de 2021 nous vient de Londres. Sometimes I Might Be Introvert, le quatrième album de Simbi Ajikawo, est aussi son plus maximaliste et son plus militant. Du genre à viser haut et frapper juste. Avec son identité de femme noire pour fuel créatif, Little Simz articule un storytelling interne autour d’une histoire universelle de la violence. Une flamboyante British invasion rap et néo-soul qu’elle aurait réussi à contenir dans un seul album.
3. LOW – Hey What (SUB POP RECORDS)
En 2018, Double Negative avait été pour Low une manière d’adieu à son premier langage. Trois ans plus tard, Hey What serait donc la démonstration de l’apprentissage éclair d’un second. Accompagné du producteur BJ Burton, le duo de Duluth, Minnesota, élève ici une cathédrale où les stridences et les saturations de l’album précédent verbalisent un sentiment nouveau. De la beauté, pure, jaillie du gribouillage du son.
2. FLOATING POINTS, PHAROAH SANDERS & THE LONDON SYMPHONY ORCHESTRA – Promises (LUAKA BOP)
Est-ce une musique d’adieu ou un accueil sous d’autres cieux ? Un long goodbye adressé au monde ou le monde lui-même qui se déroberait devant tant d’enchantement ? Avec ses quarante-sept minutes de musique qui semblent soustraites à une course infinie, Promises est un miracle qu’on ne s’explique pas. Un pont suspendu entre deux univers en mouvement – et entre deux musiciens : Pharoah Sanders, saxophoniste vétéran et révéré, et Sam Sheperd aka Floating Points, producteur de musique électronique tout-terrain. Auxquels il faut aussi ajouter le concours final du London Symphony Orchestra, qui drape le tout de sa puissance de cinéma.
1. DRY CLEANING – New Long Leg (4AD)
Dry Cleaning a d’abord été une récréation. Un groupe du dimanche – littéralement – pour trois musiciens de South London qui ne se voyaient plus faire carrière dans la musique comme prévu. Puis une révélation, quand le puzzle s’est finalement découvert une pièce manquante : une voix, celle de Florence Shaw, pareille à de la cire en cela qu’elle coule par vagues inégales et semble pouvoir figer ses mots à volonté. Voici désormais que les Londoniens sont, dès leur premier album, une magnifique confirmation. 1) Que l’héritage post-punk cher à leur label, 4AD, fait encore vivre des sons nouveaux. 2) Que l’Angleterre reste cet incroyable incubateur d’élans pop et d’une poésie pas si ordinaire, bien qu’arrachée à la rue ou à la porte d’à côté.
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Pour revenir à la première partie du Top, c’est par ici