Les 5 concerts qu'on a préférés à la Route du Rock 2019

Mecque du rock indé et de la pop moderne, Saint-Malo a fait un bras d’honneur à une météo capricieuse par les prestations mémorables d’Altin Gün, Metronomy, Deerhunter ou Idles – entre autres.

 

  1. ALTIN GÜN, l’âge d’or permanent

Eux-mêmes ont été les premiers surpris, mais les six musiciens d’Altin Gün ont suscité un moment musical proche de la transe collective, où les vibrations de l’un (le groupe) entraînaient une réaction viscérale de joie et de mouvement sur l’autre (la foule), les deux se nourrissant dans un ping-pong fascinant. Le groupe turco-néerlandais fait beaucoup plus que relire les grandes heures de la psyché-pop turque des seventies : il la sublime avec une patte rythmique fabuleuse (un batteur, un percussionniste, un bassiste précis, créatif et groovy) et le lyrisme coloré des voix et des présences d’Erdinç Ecevit Yıldız et Merve Dasdemir. Le hasard a voulu que ce show se déroule au moment des premières gouttes de pluie du festival – et l’électricité dans l’air était pour elle le plus grand des bras d’honneur.
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https://www.youtube.com/watch?v=P3eLKybkKs8

2. METRONOMY, entre l’héritage et la rentrée

Joseph Mount est apparu en grande forme et heureux de repartir pour un tour, face à un public euphorisé par tous ses classiques (The Bay, The Look, Everything goes my way). Le quintette qui interprète les visions du musicien-producteur a bondi d’un classique de The English Riviera aux nouveaux morceaux de son Metronomy Forever à paraître à la rentrée avec un sens du show et de l’efficacité formidable. Seul cerveau de ce projet et décidé à le rester – il l’explique dans un entretien à paraître dans nos colonnes à la rentrée – Mount a affiché un sens du collectif qui rejaillit dans le son d’un groupe polyvalent et lumineux.

3. BIG THIEF, pure émotion

Au cours de la soirée d’ouverture sur la scène couverte de la Nouvelle Vague, le quatuor piloté par Adrianne Lenker a volé la vedette à une très honorable Sharon Van Etten. Avec deux formidables albums publiés cette année, UFOF ce printemps et Two Hands à la rentrée, la formation américaine propose une des musiques les plus intenses et belles de la période. Un groupe en fusion, qui irradie d’amour, de beauté et met en musique les tensions entre ces intentions fondamentales et la réalité du monde.
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4. DEERHUNTER, la lumière et ses menaces

La météo capricieuse n’a fait que davantage ressortir la classe étincelante de Deerhunter, dix ans pile après son premier passage malouin. En une heure pile, le groupe américain a rappelé qu’il avait amassé un sacré nombre de pépites depuis, des morceaux du récent Why Hasn’t Everything Already Disappeared?, paru en début d’année, aux classiques de leur chef-d’œuvre de 2010 Halcyon Digest (Revival dès l’ouverture ou un Desire Lines à rallonge mettant en avant le guitariste Lockett Pundt, alias Lotus Plaza). Des chansons à la fois radieuses en surface et toujours alourdies d’une sourde menace, d’un nuage en approche, d’une possible dépression.

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5. IDLES, les résistants

Il y a ceux qui considèrent que le groupe britannique surjoue en public les chansons révoltées de son excellent Joy as an act of Resistance de 2018. Et ceux qui considèrent que le disque ne rend qu’à moitié justice à la rage, l’énergie, le bruit, la fureur de ces rocks féministes, anti-Brexit, anti-capitalistes, anti-tout ce qui contribue au sabotage de l’époque. La rédac est elle-même traversée par ces contradictions, mais les faits sont comme une vague qui ensevelit tout : après la prestation des “juniors” de Fontaines DC, les hymnes saturés et immersifs d’Idles ont saisi Saint-Malo à la gorge.

C. R., B. P., J.-M. P. et M. C. à Saint-Malo

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