1, 2 Kung Fu ! est un superbe fourre-tout. Dave Newington, le jeune Gallois à l’origine de Boy Azooga, a convoqué toutes ses influences (The Beach Boys, The Avalanches, Caribou, Ty Segall, OutKast…) pour composer son premier album. Guidé par le souci de la mélodie et l’obsession de la rythmique, il signe un début aguicheur.
Difficile de définir la musique de Boy Azooga. Chaque titre dévoile une nouvelle facette du projet, emmène dans un univers différent. Les montées mélodiques dream pop de Breakfast Epiphany précèdent le garage rock de Loner Boogie, lui-même suivi d’un morceau plus électronique et aérien : Face Behind The Cigarette. Dave Newington taquine même le rock psyché voire le math rock dans l’épilogue de Hangover Square ou sur la toute fin apothéotique de l’album, Sitting On The First Rock From The Sun.
Cet éventail de styles et d’expérimentations aurait pu former un tout chaotique mais il est subtilement uni par un travail singulier sur la mélodie. Voilà donc la griffe de Boy Azooga. Dès le premier morceau de 1, 2 Kung Fu !, l’oreille est accrochée par le chant, elle suit les envolées de la voix peu timbrée de Dave Newington, charmée par sa douceur. Plus loin, les mélodies de Losers in The Tomb et de Hangover Square produisent le même effet. Les lignes rythmiques, riches, denses, variées (batterie, percussions, tambourins…), dessinent aussi l’identité de Boy Azooga. Mention spéciale pour les maracas dans Taxi To Your Head et Face Behind The Cigarette. Batteur de formation, Dave Newington apporte un soin particulier à la partie rythmique, même s’il a choisi de sortir de sa zone de confort et de se mettre à la guitare et au chant pour le live.
Boy Azooga, signé chez Heavenly Records, va maintenant prendre le large et s’éloigner de Cardiff. Accompagné de ses musiciens (Daf Davies, Dylan Morgan, Sam Barnes), Dave Newington va sans nul doute très rapidement conquérir les scènes européennes.
Louise Beliaeff