Let’s Wrestle – Let’s Wrestle

(Fortuna Pop!/Differ-Ant)

Nous étions sans nouvelles de Let’s Wrestle depuis Nursing Home (2011). Produit par Steve Albini (Big Black, Shellac) à Chicago, le second album permit aux Londoniens de concrétiser leurs obsessions pour Pavement et la pop slacker. Loin cependant de rendre une copie carbone, les Britanniques avaient amené dans leurs bagages humour insulaire et non-sens.

Adoubé par Art Brut, le groupe est en effet passé maître dans l’art de la farce sérieuse. Le départ du bassiste Mike Hankin aurait pu mettre fin à la belle histoire, mais il a au contraire ouvert d’autres perspectives à la tête pensante Wesley Patrick Gonzalez. Épaulé par le fidèle Darkus Bishop à la batterie et le nouveau venu Max Claps (transfuge des excellents Proper Ornaments), l’univers a sensiblement évolué.

Enregistré à Londres par Rory Attwell (ex-Test Icicles), Let’s Wrestle est une œuvre humble et pourtant sacrément inspirée. Apaisé voire désabusé, Wesley Patrick Gonzalez n’a jamais écrit d’aussi bonnes chansons. Le disque baigne dans un climat en demi-teinte évoquant les tristes banlieues anglaises sans histoires (Wrexham Aluminium).

La normalité est ici magnifiée en vignettes pop sublimes (Opium Den, Irish Sea) et chaque morceau recèle de trouvailles mélodiques ou sonores délicates (Watching Over You, le pont incroyable de Don’t Want To Know Your Name).

Sur la page Facebook de Let’s Wrestle, les influences sont balancées en vrac comme un étalage de vêtements aux puces. Yo La Tengo côtoie ainsi The Beatles, Neil Young et Big Star. Mais de l’hétéroclite jaillit l’harmonie grâce au talent incomparable de Let’s Wrestle. Un disque magnifique et sensible.

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