Kim Fowley – Living In The Streets

Encore plus cinglé, mythomane et focalisé sur sa propre personne que Vincent Gallo, Kim Fowley a lui aussi tout fait pour rester une légende underground, et il y est parvenu. Toutes sortes d’histoire circulent sur son compte depuis le milieu des années 60, de la plus farfelue à la moins avérée, et il en va de même pour sa discographie. Disparitions et rééditions ponctuelles rythment la disponibilité de ses enregistrements les plus fameux (I’m Bad, Outrageous ou The Day The Earth Stood Still, tous réalisés vers 1970). Par bonheur, les propres interventions du personnage, également sporadiques (on lui connaît une collaboration avec les BMX Bandits au milieu des années 90), n’ont pas contribué à éclipser sa discographie, ce qui est un petit exploit compte tenu de l’excentricité de cet auteur-compositeur-interprète-producteur-manager.

Pour l’heure, on réédite Living In The Streets, un disque qui regroupe une série de singles réalisés dans les années 60. Celui qui possède l’ensemble des compilations Nuggets et les albums de Chocolate Watch Band, The Electric Prunes ou The Strawberry Alarm Clock sera en terrain familier en (re)découvrant ces perles 60’s et West Coast associant des mélodies naïves, voire mongoloïdes, à une production caverneuse et sauvage. Sans céder à des automatismes parmi les plus réactionnaires, il faut bien avouer que le caractère outrageusement rock’n’roll et sale de cette compilation surpasse de très loin les efforts de la plupart de ceux qui s’ébrouent dans le sillage des White Stripes. Mais après tout, Kim Fowley (et c’est encore précisé sur la pochette très “vingt-neuvième degré” de Living In The Streets) s’est lui-même proclamé le Dorian Gray du rock’n’roll, ce qui autorise les disques de ce Monsieur de soixante-quatre ans à s’incruster parmi ceux qui font les modes d’aujourd’hui pour les narguer. Kim Fowley, meilleur espoir 2003 du NME ?

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