Voici les chroniques des principaux disques parus ce 6 Septembre 2024 : MJ Lenderman, Hinds, The The, Emily Loizeau ou encore Suuns.
La chronique de l'album de la semaine Magic, Woof de Fat Dog, est à retrouver ici.
La playlist des sorties de la semaine est disponible sous ces deux liens :
TORO Y MOI
Hole Erth
(DEAD OCEANS) – 06/09/2024
Chaz Bear, alias Toro y Moi, nous avait laissés il y a un an avec un EP, Sandhills, composé de cinq ballades nostalgiques de facture folk (inédite pour lui), le tout mis en vidéo dans un petit film de 15 minutes réalisé par Steve Daniels, en forme d’évocation émouvante de sa ville natale, Columbia, en Caroline du Sud. On le voyait déambuler, vêtu d’une veste en daim à franges ou en skateboard ou en pick-up, sur les territoires de son enfance. Voilà Toro y Moi déjà de retour avec son huitième album en quinze ans, qui le positionne plus que jamais comme un artiste parmi les plus talentueux, créatifs et prolifiques de sa génération.
Initialement associé au mouvement chillwave, le démiurge baguenaude avec une folle aisance, au fil de ses disques affranchis, entre électro, soul, R’n’B, rap et indie pop, creusant un style à la fois sophistiqué et lascif qui transcende ces idiomes. Pour lui, il n’y a aucune raison de ne pas être inspiré à la fois par J. Dilla, My Bloody Valentine, Boards of Canada ou Ariel Pink, ses influences revendiquées. Cet éclectisme, jamais démonstratif, se métabolise dans une électro-pop classieuse. Dans nos colonnes, Bear se définissait en janvier 2019 moins comme un musicien que comme «un très bon producteur» voyant «des concepts partout». Multipliant les albums et les projets parallèles, Bear travaille sans relâche (“Everything is time management”, accorde-t-il à Pitchfork). L’album Mahal, en 2022, était un dédale de titres alambiqués, parfois usant, entre funk à la George Clinton et rock psychédélique des seventies.
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