Avec Children Of The Slump de Marble Arch, My Finest Work Yet d’Andrew Bird et Miss Universe de Nilüfer Yanya, Magic vous a sélectionné les disques importants qui sortent ce vendredi 22 mars.
MARBLE ARCH – Children Of The Slump
(Géographie)
•••••°
Quatre ans après un premier album enregistré dans sa chambre rennaise, Yann Le Razavet remet le couvert avec son projet Marble Arch. Comme le premier album, Children of the Slump évoque tantôt la grandiloquence de Ride, tantôt le côté vaporeux d’un Beach House. Sauf que désormais la production est à la hauteur des ambitions du musicien.
ANDREW BIRD – My Finest Work Yet
(Loma Vista / Concorde Music)
•••••°
Dès sa pochette, détournant le fameux tableau La mort de Marat, ce premier album post-élection de Trump s’annonce comme l’œuvre politique de son auteur. Trop sérieux, Bird ? Non, car même quand il scrute les problèmes de ses contemporains, c’est avec une certaine légèreté, à l’image de cet intitulé évidemment ironique.
NILÜFER YANYA – Miss Universe
(Ato Records / [PIAS])
•••••°
Nilüfer Yanya a su réemployer sa marque de fabrique – des chansons essentiellement à la guitare, qui se jouent entre des riffs énervés et des jeux de silence, auréolés de sa voix délicate – pour fournir, cette fois, un travail plus produit, parfois plus riche. La Londonienne confirme sa capacité à faire de tout, en abondance ou en minimalisme, avec un talent incontestable.
LAMBCHOP – This (Is What I Wanted to Tell You)
(CITY SLANG)
Ce treizième album est à l’image de sa carrière. Entre tradition et innovation. On retrouve encore l’Auto-Tune qui vient confirmer qu’il n’était pas simplement une lubie pour sa précédente oeuvre. Mais contrairement à un FLOTUS (2016) d’obédience atmosphérique, This est plus un disque de singer-songwriter que de producteur.
ORVILLE PECK – Pony
(Sub Pop)
•••••°
Une pépite d’or musicale. Crooner masqué, Orville Peck sort un premier album, Pony, qui pourrait faire sensation dans l’année 2019. Ce renégat de la country à la sauce shoegaze chante l’Amérique des grands espaces, et en fait l’apologie dans un melting pot musical américain. Tout n’est que dichotomie dans ce disque. Et c’est furieux.
LA MAISON TELLIER – Primitifs Modernes
(Messalina/ Verycords)
••••°°
Primitifs Modernes, septième album du groupe, semble l’exact contraire de son prédécesseur Avalanche (2016). Le collectif met en avant des tonalités électroniques qui savent se mettre au service d’une folk plus pop qu’il n’y paraît. Primitifs Modernes porte bien son nom. Une collision tranquille entre des continents musicaux, entre simplicité mélodique et une énergie première.
LIMOUSINE – L’été suivant…
(Ekleroshock)
••••°°
Les quatre membres du groupe, David Aknin, Laurent Bardainne, Maxime Delpierre et Frédéric Soulard, sont constamment en mouvement. Cinq années après Siam Roads, ils nous emmènent avec eux sur ce disque voyageur qui ne pose jamais ses valises plus d’un morceau dans un même territoire. Avec un paysage vaporeux et mouillé en guise de piste d’atterrissage.
FINN ANDREWS
– One Piece at a Time
(Nettwer Bertus)
••••°°
Délaissant les ombres et l’obscurité, Finn Andrews ouvre grand les fenêtres, aère ses arrangements qui rappelleront Ron Sexsmith ou encore Andy Shauf. Entre gospel et pop ligne claire, Finn Andrews enchante sans rien révolutionner au genre. Ou quand l’histoire se répète sans tomber dans la redite.
IBIBIO SOUND MACHINE – Doko Mien
(Merge Records / Differ-ant)
••••°°
Baptisée Doko Mien, la troisième odyssée du combo anglo-nigérian Ibibio Sound Machine nous amène à la croisée du highlife ghanéen, du funk nigérian, du r’n’b américain et du post-punk londonien. Un patchwork habilement rythmé entraîné par la technique cuivrée de la chanteuse Eno Williams. Un disque syncrétique et brillant.
MALIK DJOUDI – Tempéraments
(Cinq7 / Wagram)
••••°°
C’est dans un équilibre de puissance et de fragilité que la musique du Poitevin trouve une certaine justesse en s’émancipant toujours un peu plus des chemins balisés de l’electro pop. Tout fait sens dans ce travail très personnel et largement autobiographique de Malik Djoudi.