Avec For My Crimes de Marissa Nadler, European Heartbreak de Amber Arcades et The Dog and The Future de Agar Agar, Magic vous a sélectionné les disques importants qui sortent ce vendredi 28 septembre. Ils sont nombreux et parfaitement complétés par une myriade de rééditions passionnantes qui va des Pixies à Stereolab.
Marissa Nadler – For My Crimes (Sacred Bones Records)
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Chez Marissa Nadler, le renouvellement passe par un casting d’une richesse inédite (Angel Olsen, Sharon Van Etten), sous forme de sororité de ce que le folk contemporain peut produire de plus brillant et élégant. C’est un coup de coeur Magic, défendu par Jean-Marie Pottier dans notre numéro 211.
Amber Arcades – European Heartbreak (Heavenly / PIAS)
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Avec son nouvel album, enregistré avec les musiciens du studio Spacebomb (monté par Matthew E. White), Amber Arcades mêle trouvailles brésiliennes, Motown, indie-rock et musique lo-fi. Une progression à la hauteur de son ambition : envisager l’état du monde post-Brexit comme une relation amoureuse vieille de dix ans. Pari réussi.
Agar Agar – The Dog and The Future (Cracki Records)
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Avec le single Prettiest Virgin, issu de l’EP Cardan sorti en 2016, Agar Agar avait apporté une esthétique nouvelle à un style électro-pop-disco très à la mode ces dernières années. Le duo a pris le temps d’absorber ses influences et il en résulte une alchimie impeccable et un vent nouveau pour l’électro à la française.
Flavien Berger – Contre-Temps (Pan European Recording)
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Tout ce nouvel album de science-fiction, intitulé Contre-temps, surfe ainsi sur le temps : le temps linéaire, chronologique, le temps discontinu, épiphanique (le moment de la rencontre, de l’événement, de l’accident), mais aussi le temps historique, celui d’une histoire de la pop au sens large (variété, r’n’B, synth-pop), dessinant ainsi, peut-être, la chanson du futur.
Fröst – Matters (Lost Room Records / Bertus France)
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En deux langues, Johanna Bramli et Steve Lewis (membre permanent de Fujiya & Miyagi) se gardent bien de nous replonger gratuitement au cœur des seventies et des eighties, là où s’abreuvent ces sons : ils leur rendent toute leur actualité, dans un mélange réussi de pression rythmique permanente et de sensualité mélodique troublante.
Hater – Siesta (Fire Records)
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Plus de choix radicaux dans le track-listing et de concision de l’écriture auraient pu conduire Hater à devenir une sensation de la rentrée : le matériau cumulé de leur EP Red Blinders (2017) et de la meilleure moitié de Siesta auraient constitué un album inoubliable. En échouant partiellement à explorer tout son potentiel, Hater promet qu’il continuera à grandir. Nous resterons aux premières loges pour écouter ça.
Ana da Silva, Phew – Island (Shouting Out Loud !)
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Island est le fruit de la première collaboration entre Phew, musicienne électro japonaise, et Ana Da Silva, membre éminent du groupe de post-punk féminin anglais The Raincoats. Il y a beaucoup de Kraftwerk là-dedans, impression confirmée par les paroles errantes, en japonais et en portugais.
La Mirastella – Girasonico (Association Eklektik / E3K)
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La Mirastella sonne comme le mélange entre des ambiances opiacées à la Syd Barrett, avec une virtuosité de King Crimson, toujours perturbée par une douceur incongrue. Le garage s’incruste dans des territoires volontiers tribaux. C’est cette recette à la Tame Impala qui tire vers le haut ce second disque pour un résultat plutôt exaltant.
Poppy Ackroyd – Resolve (One Little Indian Records)
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Entre cinéma et lyrisme, la compositrice britannique Poppy Ackroyd navigue entre piano et violon dans des compositions d’une formidable émotion, portées par des arrangements géniaux.
Puts Marie – Catching Bad Temper (Yotanka Records)
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Le disque est un sacré casse-tête pour les maniaques du classement et les soucieux de l’étiquette, ce qui, en soi, est plutôt une bonne chose. Le leader de Puts Marie, Max Uasala peut être fier de ce disque protéiforme et chaleureux, complexe et limpide à la fois.
Stereolab – Réédition Switched on vol 1 2 3 (Duophonic UHF Disks)
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Le meilleur de l’un des meilleurs groupes de post-rock britanniques est de nouveau disponible, dans une version remasterisée, et regroupe comme à l’époque enregistrements studios et raretés. Redécouverte d’une formation pionnière.
Pixies – Come on Pilgrim/Surfer Rosa/Live From The Fallout Shelter (4AD)
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Trente ans, ça se fête ! Les Pixies sortent un coffret anniversaire de leur premier EP, Come On Pilgrim et de leur premier album Surfer Rosa avec en bonus l’un de leur premier enregistrement live From The Fallout Shelter, enregistré en 1986 sur la radio WJUL-FM. Une bonne occasion de réécouter ce disque culte, opus de l’année 1988 des magazines Melody Maker et Sounds à l’époque.
Chris Bowden – Time Capsule (Soul Jazz Records)
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Véritable expérience, entre astro et néo jazz, Time Capsule est une expérience unique où Bowden, pour son premier album, se place à l’avant-garde avec un orchestre fait de violons, flutes, violoncelles, clarinettes, claviers et percussions. Le résultat donne dix-neuf titres vertigineux, hétéroclites et cette réédition totalement remasterisée semble parfaite pour se replonger dans ce voyage fascinant.
Silver Jews – American Water (Half-Speed Mastered 20th Anniversary) (Drag City)
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“In 1984 I was hospitalized for approaching perfection“. Voilà comment débute, avec le titre Random Rules, l’album American Water de Silver Jews, une des plus belles péptites du folk-rock américain, maintenant rééditée pour ce vingtième anniversaire.