Nouvel album chez Mexican Summer après Not Not Fun Records

Ça tourne définitivement pas rond dans les caboches de la famille Mering. On connaît le man Zak, alias Raw Thrills (et dix mille autres pseudos), valeureux défenseur déglingué et souterrain d’un rétrofuturisme pop et lunaire, n’ayant toujours pas goûté à une consécration qu’a su par exemple aller chercher (clopin-clopant) sa figure tutélaire Ariel Pink.

Quant à sa sœur Natalie Mering, elle n’est pas en reste. Membre furtive du collectif expérimental Jackie-O Motherfucker, elle s’est un temps réinventée sous l’alias Weyes Bluhd pour des cassettes et autres CD-R orientés drone et raga avant d’adopter le nom – définitif – de Weyes Blood.

Là où le frangin construit au fil d’une mise en son désœuvrée des vignettes souvent ludiques et touchantes qui concassent des décennies d’influences pop avec une voix d’enfant cintré, les ambiances imaginées par Natalie sont bien plus solennelles, évasives, et en appellent à des influences ancestrales, du registre médiéval au chant folk le plus traditionnel. C’était le cas sur The Outside Room (2011), son précédent disque paru sur le label avant-gardiste Not Not Fun où elle n’hésitait pas non plus à renouer avec des expérimentations dark dignes d’une bande-son pour films occultes.

Pour son prochain album The Innocents à paraître le 20 octobre chez Mexican Summer, si l’on en juge par le premier extrait en écoute là-dessous, Weyes Blood enclenche la deuxième et éblouit son monde sur un titre aux influences folk encore plus prégnantes, chant à gorge déployée qui évoque forcément Nico et ample production en sus. Les harmonies vocales multipliées donnent d’abord l’impression d’entendre deux chansons en même temps, mais après quelques écoutes, on se laisse entourlouper par ce mélange a priori bancal de bizarrerie spectrale et de beauté pure. Pour ajouter à l’énigme, The Innocents s’annonce influencé par les auteurs américains Henry James et Flannery O’Connor.

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