Durant ce confinement, c'est au tour des journalistes de Magic de présenter leur cheminement musical au travers d'une playlist de cinquante morceaux triés sur le volet, accompagnée d'un texte de leur composition. Des cassettes que lui passait sa mère à la bande-son de ses errances new-yorkaises, Chayma Mehenna se raconte en musique.
Cinquante chansons pour raconter une vie, c’est bien peu. Surtout pour une vie faite de musique. De musique comme pratique salvatrice, comme habitude réconfortante. Comment opérer un tel choix parmi tant d’heures d’écoute ? Parmi les chansons qui ont trouvé leur place dans cette playlist plus ou moins éclectique, il y a un peu de mes journées, de mes soirées, présentes et passées.
Ce n’est pas tout à fait une liste de mes chansons préférées, ni une liste de toutes les œuvres qui m’ont touchée. Il en faudrait bien plus pour ça. Parmi ces cinquante titres, il y a de mes premiers émois, il y a des claques, immenses comme The Strokes, des révélations, des évidences. Il y a des pleurs de joie et de tristesse, des rencontres, de l’amour, de l’amitié, des déceptions et des succès.
Des cassettes que mes parents passaient dans la voiture, avec notamment Abdel Halim Hafez, à la bande son de mon collège ou celle qui accompagnait mes trajets sous la neige new-yorkaise, en compagnie de LCD Soundsystem, en passant par certains festivals, concerts et entretiens marquants…
C’est un peu de moi, de mon histoire, de mes souvenirs qui est livré en une sorte de portrait en chansons. Avec du recul je m’aperçois que c’est la pop, dans toute sa splendeur, mélodique et ouvragée, crue et furtive, qui a marqué mon parcours musical, personnel, professionnel, qui m’a accompagné à tout instant.
