1. AIDAN MOFFAT & RM HUBBERT – Here Lies The Body (Rock Action)
2. MARISSA NADLER – For My Crimes (Bella Union)
3. THOUSAND – Le Tunnel Végétal (Talitres)
4. CAR SEAT HEADREST – Twin Fantasy (Matador)
5. LOW – Double Negative (Sub Pop)
6. EMILIE ZOE – The Very Start (Hummus)
7. CAT POWER – Wanderer (Domino)
8. SUEDE – The Blue Hour (Warner)
9. FEU! CHATTERTON – L’Oiseleur (Barclay)
10. THE BREEDERS – All Nerve (4AD)
+ REV MAGNETIC – Like No Girl That Ever Was, premier single prometteur d’un groupe franco-écossais au curriculum déjà bien rempli…
L’année dernière, j’écrivais ici que je n’avais “pas écouté les albums qu’il aurait fallu“, que je “reverrai mes choix” plus tard, dans quelques mois ou décennies. Cette année, pour ne pas risquer de passer à côté des albums marquants de l’année, je me suis efforcé d’écouter régulièrement les disques encensés ailleurs ou loués par mes camarades, de sortir d’une zone de confort toute relative pour donner leurs chances à des albums que je n’aurais pas d’emblée envisagé apprécier autant.
Car Seat Headrest m’avait laissé de marbre sur ses albums précédents, mais cette réinterprétation de son album de 2011, foisonnante et inventive, mérite un accessit. Low a divisé avec son Double Negative presque expérimental ; sceptique d’abord, je me suis rapidement rallié à ceux qui les porteront haut dans les classements.
Si j’avais fait des tops dans les années 90, Suede et The Breeders n’auraient pas eu leurs places assurées. Vingt ans plus tard, ils ont peut-être sorti leur meilleurs albums respectifs. Pas comme Cat Power, mais comme Wanderer renoue avec les merveilles de Moon Pix, il était inconcevable de ne pas succomber encore.
Sa relève arrive : Emilie Zoé conjugue le brutal et le doux, The Very Start, c’est son What Would The Community Think. On n’entendra bientôt qu’elle… Tout comme on n’a entendu que Feu ! Chatterton en début d’année avec son L’Oiseleur littéraire et grandiloquent.
Stéphane Milochevitch dit des premiers Bashung que c’était “un truc brut, hyper sincère, limite obscène”. C’est exactement ce qu’on pense de Le Tunnel Végétal de son projet Thousand, jeu érudit de répétitions et d’entêtements.
Il a finalement fallu trancher pour la première place, entre l’envoûtant et soyeux For My Crimes de l’américaine Marissa Nadler et le Here Lies The Body plus rugueux des Écossais Aidan Moffat et RM Hubbert. Charme et fragilité bouleversante d’un côté, rudesse tendre de l’autre, et tout petit avantage aux seconds, auteurs d’un disque de contes folks modernes, à la fois gris et lumineux comme les paysages locaux. Je reverrai vraisemblablement mes choix, dans quelques mois ou décennies…