Auteurs de 19 chansons imparables cette année, dont cinq sur le maxi ("MORE UK GRIM") proposé en complément de leur album "UK GRIM" paru en mars, les Sleaford Mods sont les contestataires les plus vociférants de la scène musicale britannique – qui n’en a jamais manqué. Jason Williamson, le chanteur du duo, raconte à Magic comment il cherche sa place hors du système.
«En Angleterre, personne ne vous entend crier», aboyait Jason Williamson sur UK GRIM en début d’année. Pourtant, après le succès de leur douzième album, la parole de Sleaford Mods semble porter plus loin et plus fort que jamais – jusqu’en France notamment, où le duo sera en concert, du 5 au 7 novembre. MORE UK GRIM annonce la tournée d’un groupe qui se «professionnalise», de l’aveu même de son chanteur Jason Williamson, rencontré en visio un matin d’octobre, renfrogné sous sa capuche de hoodie siglé “UK GRIM”, mais irrésistiblement volubile lorsqu’il s’agit de réclamer vengeance aux Tories.
Vous avez fait la première partie de Blur à Wembley l’été dernier. Comment avez-vous vécu ce concert avec un groupe qui est devenu une véritable institution en Angleterre ? N’êtes-vous pas vous-mêmes devenus une institution ?
Blur est un de nos grands groupes anglais classiques. Ils nous ont demandé si on voulait faire leur première partie et on a sauté sur l'occasion. On était vraiment heureux de le faire, c’était un grand jour pour nous. Mais on a beaucoup et longtemps travaillé pour sortir nos albums. Et j'aime à penser que nous sommes respectés pour cela même si parfois j'ai l'impression que nous n’avons pas la reconnaissance que nous méritons. Parfois, on ne veut pas être juste un «groupe anglais classique». On veut être une sorte de groupe transatlantique ou un groupe de renommée internationale. Je ne peux pas négliger le fait que nous ayons déjà un incroyable succès. Et je devrais peut-être arrêter d'être si ambitieux, avide. Mais on voit toujours plus grand.