Pas plus tard qu’il y a trois jours, quand on demande au musicien électronique Vladislav Delay de concocter une mixtape avec des chansons qu’il apprécie écouter chez lui, au diable ses pairs et autres légendes du chant de la machine, ce sont aux plus grandes figures du jazz – de John Coltrane à Miles Davis en passant par Charles Mingus ou Thelonious Monk – qu’il rend hommage sans chercher à semer l’auditeur (écoutez).
Logique pour un artiste qui a été biberonné à ce style avant de se lancer dans l’électronique en 1997 “en s’imaginant jeter les bases du jazz du futur”. Et après avoir notamment apprécié son excursion en mode quartette il y a trois ans déjà, l’énième nouvel album du percussionniste renommé aux multiples projets (Luomo, Ripatti de son vrai nom, Uusitalo, Moritz von Oswald Trio) verse cette fois dans une ambient que les spécialistes présentent comme son premier pas dans le genre depuis dix ans.
Dénué de beats règlementaires mais tapissé de textures denses et minutieuses, accidentées et évolutives, Visa s’ouvre sur un titre fleuve de vingt-trois minutes qu’il convient d’affronter pour mieux apprécier la suite.
En écoute intégrale là-dessous grâce à Fact, et si vous voulez en savoir plus sur l’artiste finlandais et ses outils, visez ce diaporama instructif.