QUI ?
Russell Walker (chant)
Tom James Scott (guitare, piano, batterie, orgue)

OÙ ?
Londres (Angleterre)

QUOI ?
Russell Walker et Tom Scott se rencontrent en 2005 dans le quartier de Dalston à Londres. Alors que dans leur cercle d’amis, la plupart des musiciens jouent un punk bruyant, Tom attire l’attention de Russell par ses enregistrements minimalistes où la guitare n’est que finesse et discrétion. Pendant des années, le poète Russell suit avec attention les sorties de son ami (avec Liberez ou en solo) tout en continuant à jouer dans son propre groupe, l’excellent The Pheromoans. Des cassettes du binôme sortent ensuite au compte-gouttes, Charcoal Owls dévoilant alors une musique singulière. On songe souvent à Erik Satie pour le minimalisme des arrangements, à Television Personalities lors des saillies pop et à Caretaker pour l’envoûtement crépusculaire de l’enregistrement et les nombreux field recordings. La profonde originalité de ce projet et le voyage mental qu’il offre auraient trouvé une maison d’accueil idéale chez feu Geographic Music, le label de Stephen McRobbie (The Pastels).

DERNIÈRE SORTIE
Deux très jolies cassettes (quasi introuvables) sont sorties en catimini au cours des quatre dernières années. La première est parue en 2010 chez l’admirable label Night People et s’intitule Remastered Gardens. La seconde, Completely Smashed, a trouvé accueil chez OneC Records en 2011. On avait depuis perdu la trace de ces brillants créateurs sonores occupés à divers projets chacun de leur coté.

TUBE ABSOLU
Artificial Eyes est le titre qui se rapproche le plus d’une chanson pop avec sa mélodie entêtante. Toutefois, rechercher le tube chez Charcoal Owls est certainement le meilleur moyen de passer à côté de l’œuvre. Pour avoir une petite idée de la puissance évocatrice de la poésie musicale du duo, il suffit de jeter une oreille rêveuse aux mélodies vocales vaporeuses de la chanteuse Rose Keeler (alias Keel Her) et à l’orgue céleste de l’extrait Grace Period.

FUTUR CONDITIONNEL
Un nouvel album nommé Tin Roof est paru sur le label écossais Night School Records (Molly Nilsson, Julia Holter, The Space Lady). Encore plus paisible que les précédents essais, ce premier véritable LP est baigné d’une douce mélancolie. Russell évoque ainsi ce sentiment omniprésent : “Ce disque vient ponctuer l’une des pires périodes de ma vie, pas étonnant qu’une forme de mélancolie se fasse sentir. On y devine une certaine colère atténuée par la douceur des arrangements.”

Un autre long format ?