Révélé dans nos contrées en 1999 par la sortie de son deuxième album, Así Duele Un Verano – suite d’un Diciembre 3 AM passé, de façon assez inexplicable, complètement inaperçu –, Migala, étonnant collectif qui continue à se qualifier d’“amateur”, avait confirmé sur scène son étrange pouvoir de séduction, perdu quelque part entre l’aridité d’un désert américain et une mélancolie langoureuse aux courbes latines. Avec Arde, ce drôle de club des six confirme, de la plus majestueuse des manières, son merveilleux savoir-faire à l’heure de composer des rengaines désespérées, troublantes et au fort pouvoir évocateur. Au bord d’une piscine majorquine, Abel, Rodrigo, Diego et les autres dissertent sur les accidents de voiture, l’adolescence, le cinéma, les trains et le temps qui passe…
ARTICLE Christophe Basterra
PARUTION magic n°48On l’avait découvert lors d’une première rencontre, au tout début de l’été 99, dans un bar minuscule du quartier Malasaña de Madrid : Migala n’était pas une formation comme les autres. D’ailleurs, on aurait dû s’en douter dès l’écoute du disque qui avait provoqué cette interview. Certes, sans doute pour sauver la face, on avait bien trouvé lors des premières écoutes quelques affiliations un rien faciles pour expliquer Así Duele Un Verano, le deuxième album du sextet espagnol : Will Oldham, Smog ou Leonard Cohen avaient ainsi été désignés comme parrains de cette œuvre à la nudité bouleversante, abritant un folk mutant, oppressé, qui jamais ne cédait à la tentation de la seule tradition, toujours en équilibre entre modernité affirmée – un travail à base de samples, d’étonnants bruitages – et classicisme épuré – la voix grave d’Abel Hernández, les rythmiques lancinantes, l’accordéon plaintif.
Ainsi, cet album libérait une saveur différente, ouvrait d’autres perspectives, que l’on ne pouvait incomber à la seule nationalité de son géniteur. En fait, c’est dans sa façon d’appréhender la musique – sa musique –, dans sa manière de composer, d’enregistrer, dans son mode de fonctionnement, dans sa perception même de la notion de groupe que Migala a réussi à se bâtir un univers familier, mais en même temps si personnel qu’il en est devenu immédiatement identifiable. Ce qu’est venue confirmer sans difficulté la sortie de Arde, un disque attendu, ne serait-ce que pour savoir si ces étonnants Espagnols étaient bien maîtres de leur destinée, que Así Duele Un Verano n’était pas qu’un “bel” accident. D’accident – entre une pochette qui met en scène une voiture en proie aux flammes et divers samples de crissements de pneus –, il en est beaucoup question sur ce troisième album, plus coloré, moins unidimensionnel que son devancier, mais tout aussi inquiétant, saisissant. Perturbant.. D’accidents, il en est également beaucoup question dans le discours d’Abel et Rodrigo Hernández, de Coque et Diego Yturriaga, de Ruben Moreno et Jordi Sancho.
Rodrigo Hernández : Je ne crois pas que les accidents soient nécessaires à la création de notre musique, mais il faut savoir en tirer profit s’ils surgissent… Par exemple, je me souviens qu’un jour, alors que nous enregistrions, la télé était allumée. L’un d’entre nous a demandé à ce qu’on l’éteigne, alors que d’autres ont proposé qu’on enregistre les dialogues du film, que l’on retrouve finalement sur l’album.
Abel Hernández : Il ne faut pas donner tout le mérite au hasard… Il faut savoir être ouvert au hasard, sans non plus se laisser mener, car ça peut devenir dangereux. Disons que quand il se passe quelque chose, nous savons l’accepter, alors que d’autres groupes cherchent trop à tout contrôler, jusqu’à un point excessif. Selon moi, la plus grande différence qui existe sur Arde au niveau musical et créatif par rapport à nos deux albums précédents, c’est que l’on a repoussé les limites des compositions pour que restent des choses qui n’étaient pas forcément prévues au départ. Je pense que de nombreuses formations actuelles manquent cruellement de créativité car elles ont une idée si précise de ce qu’elles veulent qu’elles ne peuvent plus, au bout d’un moment, sortir de leurs carcans. Dès lors, elles ne sont plus capables de repousser leurs propres limites, de laisser rentrer des idées surprenantes. Pour nous, c’est très simple : si quelque chose survient et provoque chez nous une émotion quelconque, il y a de fortes chances pour qu’on le garde…
RH : Nous attrapons les choses… Ça ne nous dérange d’enlever au final une ligne de basse ou un arrangement de clavier que l’on a travaillé pendant longtemps, si l’on trouve autre chose qui fonctionne mieux.
AH : Tout peut être enrichissant, et l’on a envie de s’enrichir… Mais je ne sais pas si c’est une qualité.
Diego Yturriaga : Peut-être que les accidents nous cherchent nous parce qu’ils savent qu’on va les utiliser dans notre musique, alors qu’ils vont perdre leur temps avec d’autres musiciens…
AH : On ne cherche pas les accidents, on ne les provoque pas, mais ils peuvent arriver… C’est un peu le thème du morceau The Guilt. Il ne faut pas aller au devant des accidents, mais il faut savoir les affronter et en tirer ensuite le meilleur parti. Je suis contre toute cette idéologie de la sécurité que l’on essaye de nous imposer, qui veut que tout, absolument tout, soit planifié.
Grand-mère
La gestation de Arde a été plus longue que celle de ses deux prédécesseurs. En novembre 99, lors de concerts français et espagnols, Migala interprétait déjà des premières versions de Fortune’s Show Of Our Lost et High Of Defenses. Cette fois, le disque a été enregistré entre un studio madrilène – “où nous avons fait tout ce qui est délicat : les rythmiques, basse-guitare-batterie”, explique Abel – et dans une maison de Villalba, située au nord-ouest de la capitale, dans la montagne. Pas grand-chose à voir, donc, avec la bicoque que les six musiciens avaient investi en plein été à Mojaca, pas très loin d’Almeria, une bourgade perdue entre la mer et le désert, afin de donner naissance à Así Duele Un Verano, un disque où le groupe évoquait l’enfance et l’innocence perdue, alors que, dans Arde, c’est plutôt adolescence qui est cette fois abordée. Autre changement, et non des moindres, pour la toute première de sa jeune histoire, Migala s’est risqué à délaisser un temps son “anglais hispanisé” qui lui est si cher pour écrire deux morceaux en espagnol, une langue qui s’avère épouser à merveille ces atmosphères épineuses et mélancoliques, ajoute à l’aura mystérieuse de ces compositions solennelles.RH : Avec nous, c’est toujours pareil… Nous ne sommes pas le genre de groupes à écrire les morceaux puis les enregistrer. En fait, on fait mûrir nos compositions lors des répétitions… L’un de nous peut découvrir une nouvelle piste, et ainsi de suite. De toute façon, pour Migala, une chanson n’est jamais vraiment finie. Parfois, on a même l’impression qu’elles se finissent toutes seules, sans notre aide.
AH : En ce moment, nous préparons les chansons de Arde pour les jouer sur scène. Et déjà, la plupart des titres ont évolué et certains, énormément. À tout moment, chacun peut avoir une nouvelle idée sur la façon de jouer telle ou telle partie, et ainsi ouvrir de nouvelles perspectives. Le processus d’évolution ne s’arrête jamais, en fait, mais, il y a un moment où il faut que tu saches figer une chanson. Tu ne peux pas passer cinquante années à enregistrer un disque.
DY : C’est pendant l’été dernier, après notre concert à Benicassim, que l’idée de cet album est devenue plus claire.
AH : Avant le festival, je crois que l’on avait six ou sept pistes. Et encore, c’était plus des idées que des titres vraiment achevés.
DY : On en a abandonné pas mal de pistes en cours de route, beaucoup plus que pour Así Duele Un Verano, en tout cas… Le processus de création pour le deuxième album fut plus concentré, il a dû tenir sur trois mois environ.
AH : Tandis que là, il s’est étendu sur presque une année…
Dans les notes de pochette, on peut lire : “Enregistré à la maison (Villalba)”. C’est là que se trouve votre local ?
DY : Ce n’est pas vraiment notre local. (Rires.) C’est une maison qui appartient à ma grand-mère, qui est un peu devenue la grand-mère de tous les membres du groupe. (Sourire.) Comme celle de Jordi, d’ailleurs, qui, elle, serait même la super grand-mère ! Enfin, toujours est-il que nous nous sommes installés dans cette maison de Villalba, qui dispose d’un grand jardin, avec des pins, où il n’y a aucun problème de voisinage, ni de limite d’horaires comme tu peux en avoir en studio. Travailler quand on en a envie est presque un luxe nécessaire pour Migala.
Jordi Sancho : C’était un endroit étrange, vraiment isolé. Il y a même des légendes qui courent à son sujet. Un lieu peut énormément t’influencer, comme les conditions de l’enregistrement, ne serait-ce que dans le simple fait d’être toujours ensemble…
AH : C’est étrange de vivre et d’enregistrer dans un même endroit. Sinon, à dix mètres de la maison, il y avait une voie de chemin de fer, assez fréquentée. On a travaillé beaucoup de nuit, alors que passaient tous ces trains de marchandises, qui font énormément bruit et passent plus vite… J’ai trouvé que ça rendait plus concrète la notion de temps qui passe. C’est assez étrange, d’ailleurs… Je prenais un peu plus conscience, chaque nuit, que la vie peut se consommer à une vitesse vertigineuse.
RH : Cette maison, avec ses murs en pierre, offre une acoustique fantastique. C’est un endroit que nous adorons… Je ne suis pas sûr que nos enregistrements seraient aussi… intenses si nous devions les faire dans un local classique.
AH : Mais dans un local traditionnel, il serait impossible que Migala existe, en tout cas ni dans son fonctionnement présent, ni dans sa formation actuelle. On ne pourrait même pas tenir à six dans le genre de studios que l’on peut trouver à Madrid.
Si vous aviez enregistré ce disque dans un autre endroit, vous pensez qu’il aurait été totalement différent ?
RH : Totalement non, parce que notre façon de d’interpréter les chansons jouent aussi beaucoup dans la création des ambiances, nos aptitudes techniques, ou nos non-aptitudes techniques, également. Mais, pour moi, c’est évident que cet endroit a eu une incidence sur Arde. Maintenant, je ne pense pas que nous aurions enregistré un disque de heavy metal si l’on s’était retrouvé dans un local de Vallecas (ndlr : banlieue de Madrid) !
AH : Une bonne partie de Así Duele Un Verano a été conçu à côté de la mer, il faisait très chaud et c’est évident que de telles conditions ne laissent pas insensibles. Surtout lorsque tu enregistres et que les chansons ne sont pas encore achevées.
RH : En plus, je pense qu’à un moment, les chansons, elles aussi, commencent à influencer la vie du groupe : elles deviennent les véhicules de tes états d’âmes… Il y a un côté un peu subliminal.
AH : C’est vrai, tu dépasses le cadre purement musical, avec cet effet de boomerang. C’est difficile d’achever un disque, surtout lorsque tu te retrouves dans la dernière ligne droite, même si, quand tu enregistres, tu ne te rends pas compte que l’aventure va prendre fin… Quand tu fais un album, son dénouement ressemble à un horizon lointain, à ces montagnes que tu penses ne jamais pouvoir atteindre. C’est un peu comme la mort… Tu sais qu’un jour tu vas mourir, mais tu n’arrives pas à matérialiser cette idée. En tout cas, vers la fin, Arde a commencé à nous vampiriser, il est devenu le maître de nos vies. Et quand tu en arrives là, tu sais qu’il faut mettre un terme au disque, qu’il faut le figer.
RH : Je crois que si nous n’avions pas trouvé de label, nous n’aurions toujours pas sorti le premier album, nous serions toujours en train de travailler dessus.Encore une fois, on retrouve plusieurs invités sur cet album : c’est une nécessité ces collaborations pour Migala ?
AH : Une nécessité, non, mais ça fait partie de notre philosophie. Cette fois, ça s’est passé un peu différemment. Pour le premier et le second album, on nous avait suggéré des idées. Là, des gens comme Nacho Vegas (ndlr : ancien membre de Manta Ray et actuel Diariu, groupe qui a enregistré un album pour Acuarela) ou David Belmonte sont venus enrichir des bases que nous avions déjà enregistrées. Nacho, on le connaît bien, il avait d’ailleurs déjà participé à Así Duele…. Il peut proposer des parties guitares différentes de celles que l’on a l’habitude de faire, il est très fort pour suggérer des ambiances. Il va sans doute nous accompagner sur scène, de temps à autres. Ça nous plaît comme idée et, lui, est très excité. Belmonte, on le connaissait moins au niveau personnel, même si nous l’avions côtoyé lors de quelques concerts que nous avions donnés avec Sr Chinarro. Il a quitté le groupe depuis, mais son travail nous a toujours plu… C’est Rodrigo qui a suggéré l’idée.
RH : C’était un peu un caprice de ma part… J’ai toujours adoré ses arrangements pour Chinarro et je pensais qu’ils pouvaient également fonctionner avec notre musique.
AH : Il possède un sens des harmonies impressionnant. Nous ne sommes pas aussi doués… Lui, au niveau des arrangements, il a des idées impressionnantes.
Amateurisme
Aujourd’hui, Migala est à un tournant de sa carrière, un tournant important, même si le groupe ne s’en rend pas compte. Ou refuse de s’en rendre compte. Son premier album, Diciembre 3 AM, lui avait permis de gagner une place de choix au sein de la scène indé de son pays. Avec le second, les portes de l’étranger se sont peu à peu ouvertes, que ce soit en France – avec une distribution assurée par Labels – ou aux États-Unis, où Sub Pop a demandé à la formation madrilène deux morceaux – réalisés en décember dernier –, pour son célébrissime single-club. Entre les enregistrements, les concerts, les projets divers – il ne faut pas oublier que Coque Yturriaga et Abel Hernández ont un groupe parallèle, Emak Bakia –, les six compagnons semblent toujours être sur la brèche. Ils ont même trouvé le temps, au début de l’année dernière, de composer une bande-originale – quoi de plus normal, après tout, pour l’une des rares formations qui sachent vraiment composer des BO imaginaires sans jamais galvauder l’expression… – d’une pièce de théâtre, Flors, commanditée par la Compañia General Eléctrica. Pourtant, mis à part Diego – encore étudiant –, tous les membres de Migala ont aujourd’hui un métier…
Vous n’envisagez pas de vivre ou d’essayer de vivre de votre musique ?
AH : Bien sûr que l’on a déjà évoqué le sujet… Mais on est tellement nombreux. Peut-être qu’il faut qu’on attende encore un peu, que l’on soit plus âgé. Cela fait cinq ans que Migala existe, et quatre seulement dans sa formation actuelle… Lorsque je parle d’attendre, ce n’est pas pour une question d’âge, mais parce que je me dis chacun pourra faire un choix, après avoir connu d’autres expériences…
Coque Yturriaga : À cause de cela, notre plus gros problème, c’est un problème de temps. Si l’on veut enregistrer, il faut que l’on puisse se réunir tous les six pour une période assez longue… Dans ce cas, cela devient presque un effort à fournir quelque part, car il nous faut faire une croix sur tout le reste, mettre des choses importantes de côté…
Le fait que vous travaillez influe-t-il sur votre musique ou sur votre façon d’aborder la musique ?
RH : Je crois que, dans ces conditions, la musique reste seulement un plaisir… Ce n’est pas l’occupation qui nous fait manger, on n’en dépend pas. Il n’y a plus aucune obligation, aucune pression.
AH : On le perçoit comme ça maintenant parce que, effectivement, nous travaillons à côté. Mais si on avait eu toutes ces opportunités alors que l’on était encore étudiant, je pense que l’on aurait peut-être tenté le coup…
DY : Dans l’absolu, c’est assez excitant de se dire que l’on pourrait exclusivement se dédier à ça, enregistrer quand bon nous semble…
AH : Il y a des groupes qui arrivent à concilier la musique comme travail et une certaine créativité, qui continuent, malgré tous les enjeux, à prendre des risques. Mais, pour d’autres, on sent que le business a une grosse influence sur leur démarche. Maintenant, dans notre cas, tout dépend comment tu gères ta vie : moi, je j’organise mon boulot par rapport à ma vie, et non pas l’inverse, comme font beaucoup de gens…
RH : Je crois que l’amateurisme est quelque chose de bien… L’argent, l’industrie tueraient peut-être Migala sous sa forme actuelle.
AH : On a l’impression de vivre dans une époque où l’on ne peut faire qu’une seule chose, mais ce n’est pas vrai… On peut mener deux choses de front, selon moi… On peut même avoir deux groupes, comme Coque et moi.
Vous pensez que d’autres groupes fonctionnent comme le vôtre ?
C’est vrai que nous avons un mode de fonctionnement, aussi bien interne qu’externe, qui fait que nous sommes à part. Lorsque l’on discute avec d’autres musiciens, j’ai l’impression qu’ils nous envient… Pour eux, notre organisation reste plus du domaine de l’utopie que de la réalité.
Mais ce n’est pas trop compliqué ?
Si, bien sûr que c’est compliqué… Mais une vie sans problème, ça n’existe pas. Tu es toujours confronté à des choses qui ne sont pas forcément agréables : avoir froid, être malade… Mais si tu arrives à dominer cela, ça te rend plus fort. Tu ne subis plus…
RH : L’idée n’est pas de souffrir pour souffrir, mais juste d’accepter la souffrance.
AH : Quand nous devons affronter des situations adverses, que ce soit des tensions entre nous, des difficultés pour se réunir, je crois que l’on en sort que plus motivé. Et qu’une partie de l’intensité ou des émotions que l’on peut retrouver dans la musique de Migala viennent de ces états de fait.
Comment percevez-vous vos trois albums aujourd’hui
RH : Ils représentent les trois moments auxquels ils ont été enregistrés.
AH : Même si je ne parlerai pas d’évolution, je crois que chaque disque est meilleur que le précédent. Mais avant toute chose, ils symbolisent une conclusion de trois moments différents dans nos vies personnelles, dans nos relations amicales, dans le groupe. Ce sont pour moi trois entités isolées, qui dépendent autant de l’évolution de nos goûts musicaux, de nos fréquentations que de nos vies privées au moment précis où ils ont été conçus…
Si le groupe s’était formé il y a un an, tu penses en quelque sorte que votre premier album aurait été plus proche de Arde que de Diciembre 3 AM…
Oui, effectivement.
JS : Nos albums ne dépendent pas de notre maturité au moment où nous les avons enregistrés, mais de l’état d’esprit de chacun d’entre nous à cette même période… De ce que nous écoutons à un moment donné, de ce que nous faisons à côté, de qui nous fréquentons…
En général, vous refusez d’employer le mot groupe au sujet de Migala… Comment vous définiriez-vous alors ?
AH : (Sourire.) Sincèrement, c’est très étrange. Aujourd’hui, nous sommes devenus plus que des amis. On pourrait dire que c’est un mariage à six. Ou une famille…
On a l’impression que si l’un d’entre vous venait à quitter Migala, ce serait la fin de l’histoire…
RH : En chimie ou en physique, on parle d’équilibre instable : tu as tous ces petits fils qui forment une construction et si tu en retires un seul, tout se casse la figure. Migala est un peu comme ça. Chez nous, il n’y a pas un leader unique qui tire tout le monde vers le haut… Ça dépend des jours, des endroits : tout le monde peut tenir ce rôle à un moment ou à un autre.
AH : Il faudrait remettre tant de choses en question, aussi bien sur le plan du fonctionnement que personnel… C’est une question vraiment difficile. Mais je crois que Rodrigo a raison. En tout cas, ce que je sais, c’est que si l’un d’entre nous venait à mourir, ce serait effectivement la fin de Migala…