La rentrée littéraire a charrié son lot de livres attachés à la pop. Pour la deuxième fois de l'année après une première vague au printemps, Magic accueille de belles lectures dans les pages centrales de son hebdo #35.
Pour la deuxième fois de la jeune histoire de notre hebdo pop moderne, nous ne vous proposerons pas d’album de la semaine, mais une pause littéraire. Le «Spécial livres» a désormais quelque chose d’un état permanent à Magic. Vous avez peut-être déjà lu, dans le trimestriel de septembre, la plongée dans le Nebraska de Springsteen avec Michaël Bourgatte, et les notules consacrées aux ouvrages des amis JD Beauvallet, Michka Assayas et Christophe Conte. Vous êtes peut-être tombés, dans cet hebdo, sur les bonnes feuilles du pavé consacré à 4AD (deux exemplaires gagnés par les abonnés !), ou sur celles du Chewing-gum de Nina Simone de Warren Ellis sur notre site. Il nous aurait fallu le double de pages pour aller au bout du potentiel de ce «Spécial livres», dont les chroniques non parues seront publiées dans le n°36 et les suivants. Autant d’idées pour Noël. Elles concurrencent le plus beau cadeau qui soit pour les gens de pop et de lettres : un abonnement à Magic.
LA SÉLECTION MAGIC DES BONNES LECTURES SUR LA POP
L’HISTOIRE SECRÈTE DE KATE BUSH (ET L’ART ÉTRANGE DE LA POP)
Par Fred Vermorel, traduit de l’anglais par Adrien Durand
Paraît le 15/11/2022
«C’est un texte qui agit à la manière de Mrs. Bush en personne : une plongée dans les arcanes de l’histoire anglaise, ses lignes telluriques mythiques et mystiques, son magnétisme sexuel immémorial et ses pierres fondatrices couvertes de brouillard», peut-on lire dans l’avant-propos signé par l’écrivain et musicien Tony O’Neill. Grande est l’ambition. Même pour l’auteur de la première biographie de Kate Bush parue en 1980 (Kate Bush: Princess of Surburbia, coécrite avec sa femme Judy). Dans son deuxième essai sur la sorcière de la pop, initialement paru en 1983, Fred Vermorel se mue en admirateur fanatique et fouille avec acharnement dans l’histoire des Bush, les ancêtres de Kate, depuis le Moyen Âge et la deuxième invasion saxonne, autour de l’an 500 après J.-C., «comme un amant qui déshabille l’être aimé», dit-il. Dans cette chasse aux secrets, cette plongée ténébreuse dans le passé, l’auteur s’illustre brillamment et plonge le lecteur dans un faux polar à l’atmosphère fantomatique. Rien ne permet d’affirmer que ses dires se rapportent au fantasme ou à la réalité, s’il manie l’art de l’extrapolation ou s’il s’appuie méticuleusement sur un travail d’archiviste. Quoi qu’il en soit, les ancêtres Bush ne sont pas épargnés. Violences et tragédies semblent émailler leur généalogie – un conseil, armez-vous d’un stylo pour reconstituer leur arbre familial sans vous perdre entre les John et les Joe.