Sprints (Letter to Self) bannière bis
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© Ste Murray

La quatuor irlandais Sprints donne trois concerts en France cette semaine. Le post-punk à fleur de peau de leur premier album, "Letter to Self", a cueilli à froid ceux qui n’avaient pas vu gonfler la réputation du groupe depuis les pubs de Dublin en 2023. Karla Chubb, la leader de la première sensation de 2024, dont les récits autobiographiques constituent le carburant des chansons, a répondu aux questions de Magic.

Comment se fait-il que, après Fontaines D.C. et bien d’autres, l’Irlande arrive à nous sortir chaque année, voire chaque mois, autant de groupes aussi prometteurs ? As-tu une explication ?

Quand tu regardes notre histoire culturelle, pleine de poètes et d’auteurs très attachés à notre patrimoine et aux richesses du pays, tu te rends compte que l’Irlande a toujours été une terre de gens très créatifs. Écrire a toujours été, au final, quelque chose d’ancré en nous. Puis, quand tu vas au pub, tu entends constamment de la musique. Et puis, récemment, beaucoup de conflits sociétaux ont commencé à émerger chez nous. La crise du logement, par exemple, qui frappe beaucoup de gens à Dublin, et qui entraîne bien d’autres problèmes dans son sillage. Cette frustration, beaucoup de jeunes Irlandais ont décidé d’en faire ce qu’ils savent faire de mieux : la chanter, la mettre en musique. On n’a pas attendu les Fontaines D.C. pour le faire, mais leur succès international a ouvert une brèche dans laquelle les jeunes groupes comme nous se disent : «Si eux peuvent le faire, pourquoi pas nous ?». Les gens sont moins effrayés de s’aventurer sur le chemin du succès. On a aussi une vraie crédibilité à l’international dorénavant. Et puis, l’Irlande, c’est une petite île. Les tournées locales ne sont jamais très longues et tu peux couvrir une large partie du territoire. Quand je joue à Dublin, n’importe quelle date est à moins d’une quinzaine de minutes de chez moi. Il y a vraiment une émulation positive entre tout le monde. On a enregistré avec Daniel Fox, bassiste de Gilla Band. Gilla Band c’était, dans mon souvenir, le premier groupe dublinois que je connaissais à se retrouver signé sur Rough Trade. Avant même le succès des Fontaines D.C., ils tournaient déjà partout en Europe et aux États-Unis. Que Daniel nous donne autant de force, c’est forcément inspirant pour la suite.

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