The Sea and Cake, Jess Williamson, Luke Haines… Ca sort aujourd’hui et Magic aime

THE SEA AND CAKE – Any Day (Thrill Jockey / Differ-Ant)

En musique comme en peinture, savoir faire simple est parfois le plus compliqué. Ôter le superflu, épurer les lignes pour toucher à l’essentiel : telle pourrait être la devise des Américains The Sea and Cake, qui signent avec Any Day leur onzième album en vingt-cinq ans de carrière (le précédent, Runner remonte à 2012).

JESS WILLIAMSON – Cosmic Wink (Mexican Summer)

Passionnée de photographie, Jess Williamson excelle à envelopper l’essence intime de sa musique d’un écrin sonore expressif, quasi cinématographique, et nous le prouve une nouvelle fois sur son deuxième album, le premier chez Mexican Summer. La jeune femme y délaisse le folk brut et épuré de ses débuts, écho aux paysages secs et arides de son Texas natal, pour un son résolument plus chaud et organique, miroir des ambiances douces de la côte californienne. 

IDRIS ACKAMOOR AND THE PYRAMIDS – An Angel Fell (Strut Records)

Le label Strut Records a cette vertu rare de savoir dénicher d’anciennes perles rares du funk, du disco ou l’afrobeat. Ici, c’est au tour du saxophoniste américain Idris Ackamoor. Son groupe s’était séparé en 1977 et s’est réveillé en 2016 après trente ans de sommeil. Leur space jazz psyché navigue entre Ornette Coleman, Sun Ra, Moondog et Fela. 

LUKE HAINES – I Sometimes Dream Of Glue (Cherry red)

Avec ce I Sometimes Dreamed Of Glue, il franchit un bon cap dans le surréalisme : la colle en question, c’est celle qu’absorbent, pour nourrir leur frénésie sexuelle, de minuscules mutants hauts de cinq centimètres vivant dans une ville imaginaire baptisée Glue Town, née de l’accident, à la fin des années 1940, d’un camion des services secrets britanniques transportant un solvant expérimental censé contribuer à la lutte contre le nazisme. Avec ce genre de script, certains vous pondraient une féérie psychédélique pour Oompa Loompa. Haines, lui, coule ce conte pervers dans des mélodies parfois faussement sobres, héritées de la folk britannique des seventies.

ANDREW SWEENY – Free The Prisoners (Travelling Music)

On l’imagine bien, le Canadien Andrew Sweeny, le visage collé contre la vitre du RER C, ces matins froids et gris de février, dans ces paysages urbains à oublier, chercher la substantifique moëlle de ce qui fait un être et de ce qui provoque l’envie de fuir. Cette folk mille fois entendue ne raconte rien d’autre mais elle dégage un charme inexplicable, celui des musiques qui remplissent les espaces manquants.

JEAN-MICHEL BLAIS – Dans ma main (Arts and Crafts)

Le pianiste qui se décrit comme un improvisateur et qui considère les aléas d’enregistrement comme de beaux accidents sort ce vendredi son deuxième album. Enregsitré de nuit dans le magasin Steinway du boulevard Saint Laurent à Montréal, Dans Ma Main mêle touchers de piano et sonorités plus électroniques. L’artiste s’est inspiré du poète québécois Hector de Saint-Denys Garneau pour composer ce deuxième album.

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