My Brightest Diamond – This Is My Hand

En ouverture, Pressure pose les bases du quatrième LP de My Brightest Diamond : roulements de tambour pour un début en fanfare – littéralement – avant l’entrée en jeu des vents et percussions, comme une batterie de baguettes lancées haut dans le ciel par des cheerleaders. Une belle énergie tellurique associée à la grâce d’arrangements virevoltants, de quoi guider une mélodie mémorable. Sophistication intacte et énergie nouvelle, Shara Worden a trouvé l’équilibre parfait au fil de ce This Is My Hand résolument plus dansant. Pas le temps de reprendre son souffle, enchaînement immédiat avec Before The Words et son imparable soubassement funky hérité d’une culture R&B que l’Américaine avait jusque-là tenue à l’écart des albums de My Brightest Diamond.

Elle affleure ailleurs sur l’époustouflante Lover Killer ou la plus étrange Shape sans pour autant phagocyter un style affûté au fil des ans. Des titres plus lents se déploient de façon assez bouleversante : This Is My Hand en crescendo de vents, cuivres et percussions, comme une sorte de prière païenne ; Looking At The Sun en procession guidée par une voix sublime qui rencontre celle de DM Stith en chemin. Dans ce registre, on connaît peu d’artistes qui planent à cette altitude, et ils évoluent dans le même cercle (Sufjan Stevens, St. Vincent). À la différence que Shara Worden mène ses révolutions avec plus de douceur, sans faire table rase du passé mais au contraire en ouvrant les bras à ses différentes (en)vies pour toutes les faire coexister dans un ordonnancement qui relève de la magie.

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