Tunng, Herman Dune, Dominique A… Ça sort ce vendredi 6 novembre et Magic aime

Avec "Tunng Presents... Dead Club" de Tunng, "Notes From Vinegar Hill" d'Herman Dune, "Vie Étrange" de Dominique A ou la première sortie posthume d'Ennio Morricone, Magic a sélectionné les disques à ne pas louper ce vendredi 6 novembre.

TUNNG – Tunng Presents… Dead Club
(FULL TIME HOBBY/PIAS)

En pleine pandémie du coronavirus, Tunng sort un album… sur la mort. Drôle de sens du timing. Mais pour le mener à bien, le groupe britannique a entrepris un travail d’enquête quasi sociologique. À base de lectures, de rencontres, d’interviews avec des philosophes, des scientifiques, des médecins que le groupe a compilées dans des podcasts dont des bribes apparaissent sur l’album. Avec plus de piano que d’habitude et, toujours autant de bidouillages électroniques et de fulgurances mélodiques, Dead Club est un nouvel album de haute volée, tout en douceur, plein d’intelligence et de sensibilité.

HERMAN DUNE – Notes From Vinegar Hill
(SANTA CRUZ RECORDS / BB*ISLAND)

Du noir et blanc à la typo, en passant par l’agencement texte-image, ça clignote de partout : Songs of Love and Hate (1971), l’œuvre au noir de Leonard Cohen ! Appliquée au moral général des paroles de Notes From Vinegar Hill, la référence de la pochette a du sens. Mais pour ce qui est de la musique, le journal d’isolement de David-Ivar Herman Dune se cognerait plutôt la tête contre les murs d’une grande maison rustique et pleine de vie comme Big Pink, le QG de The Band.

LENPARROT – Another Short Album About Love
(FUTUR RECORDS)

Sur son premier album (And Then He, 2017), le Nantais Romain Lallement cherchait son portrait rêvé dans une nébuleuse d’influences assumées et de personnages aussi bien fictifs que réels. Ici, la même pop cotonneuse, mélange de R’n’B et de petits synthés jouets, cette fois découpée sur mesure à partir d’un reflet de l’artiste plus tangible mais tout sauf ordinaire.

DOMINIQUE A – Vie Étrange
(CINQ7 / WAGRAM MUSIC )

Alors qu’il ne se passe plus un jour sans que le calendrier des sorties ne soit chahuté par le souffle glacial de la crise sanitaire, reléguant nombre de disques à un avenir flou, Dominique A a tenu à maintenir “contre vents et virus” la sortie de Vie étrange ce vendredi. Décision logique quand on sait à quel point ce quatorzième album studio est un disque de saison, dont chacun des horizons synthétiques, sombres comme lumineux, a grandi avec le premier confinement.

ENNIO MORRICONE – Morricone Segreto
(CAM SUGAR / DECCA RECORDS)

Ça bourdonne, ça murmure, ça grince… Voisine de précédentes compilations comme Crime and Dissonance (Ipecac Recordings, 2005) ou Ennio Morricone Happening: Acid Sides of the Maestro (Cherry Red Records, 2005), la première sortie posthume du catalogue d’Ennio Morricone (disparu en juillet dernier) embrasse sa face “cachée”, tournée vers l’avant-garde dissonante et la pop qui file les chocottes. Sept titres inédits accompagnent des extraits de B.O. étalées de la fin des années 60 au début des années 80.

NEIL YOUNG & CRAZY HORSE – Return to Greendale
(REPRISE RECORDS)

Une fois oublié le concept fumeux qui servait de trame à l’album – un drame familial sur fond de corruption et de crise environnementale –, Greendale (2003) n’était pas le désastre annoncé. Pas la plus inspirée des chevauchées du Canadien avec Crazy Horse certes, mais un agréable tour du propriétaire où tout est plus ou moins familier. Cette archive live de la tournée qui a suivi, enregistrée à Toronto, reproduit l’album à l’identique dans un cadre qui tenait autant du concert que de la représentation théâtrale – viser l’édition deluxe pour apprécier la mise en scène sur blu-ray.

ÓLAFUR ARNALDS – Some Kind of Peace
(MERCURY KX / ROUGH TRADE)

Sur ce cinquième album, le piano de l’Islandais Ólafur Arnalds et les petits beats électro qui s’agitent parfois dessous continuent de se comporter comme le ferait un liquide. Des notes comme des gouttes, qui perlent ici et là, puis s’agglomèrent dans un mince filet avant d’emplir lentement tout l’espace. Dans un manuel de physique-chimie, on dirait de sa musique qu’elle a un volume propre. C’est un compliment.

KATY J PEARSON – Return
(HEAVENLY RECORDINGS)

C’est l’une des dernières signatures des Britanniques Heavenly Recordings. Et une voix qui, à l’image de la ville d’où elle s’exprime, Bristol, se dessine tout en relief. Grimpe raide, plonge à pic, dévale vite. Ce qui donne au folk-rock (-pop ?) de la jeune Katy J Pearson, en plus d’un vernis accrocheur, une élasticité impressionnante qui la rapprocherait d’une Juanita Stein.

WILCO – Summerteeth
(réédition deluxe chez REPRISE RECORDS / RHINO)

Voilà un chef-d’œuvre qui vit tapi – à moitié en tout cas – dans l’ombre envahissante du disque qui a suivi. Summerteeth (1999), la cathédrale pop de Wilco, ressort dans une édition deluxe augmentée d’un concert inédit enregistré dans la foulée de l’album ainsi que d’une grosse vingtaine de démos qui soulignent à quel point ses chansons parfaites sont autant de crève-cœurs emballés dans du papier de bonbon.

MORT GARSON – Didn’t You Hear / Black Mass (Lucifer) / The Unexplained (Ataraxia) / Compilation Patch Cord Productions
(rééditions par SACRED BONES RECORDS)

Disparu en 2008, le musicien californien Mort Garson a été un précurseur du Moog et pionnier de la musique électronique dans deux univers totalement différents. Dès les années 1960 et 1970, il utilisait des sons et des échantillons venus d’ailleurs pour son gagne-pain (des jingles et des publicités) ou pour son œuvre d’avant-garde. Avec sa fille, le label new-yorkais Sacred Bones réédite ses disques et du matériau dont, parfois, personne ne sait vraiment s’il a été entendu ou pas. Il y a forcément des trophées pour vous dans cette malle aux trésors.

Mais rien ne vous empêche d’écouter aussi les autres sorties du jour :

DIIV – Oshin demos (sur bandcamp, uniquement vendredi)
ARTHUR RUSSEL – Sketches For World Of Echo: June 25 1984 Live At Ei (AUDIKA RECORDS)
CLARYS – De là (MICROCULTURES / KURONEKO)
EMILEE – The Extra Ordinary EP (auto prod)
RAFAEL TORAL & JOÃO PAIS FILIPE – Jupiter and Beyond (THREE:FOUR RECORDS)
SIRENS OF LESBOS – Sol (SIREN OF LESBOS)
NOVO AMOR – Cannot Be, Whatsoever (ALLPOINTS)
ANDREW COLLBERG – 1986 (PAPERCUP RECORDS / ROUGH TRADE)
THE SILENCE – Electric Meditations (DRAG CITY)
SEAMUS FOGARTY – A Bag of Eyes (DOMINO RECORDS / BANQUET)
TEMPS CALME – Circuit (SYNESTHESIC EXPERIENCE)
ULTRAISTA – Ordinary Boys The Remixes (PARTISAN RECORDS)
REPTALIENS – Wrestling EP (CAPTURED TRACKS)
RALEIGH RITCHIE – Squares EP – (ALACRAN RECORD)

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