Séparé au printemps dernier, le trio Let’s Wrestle s’affirma plus de cinq années durant comme un parfait outsider de l’indie à guitares, encensé à ses débuts par Eddie Argos d’Art Brut et fidèle adepte d’une “pop nerveuse, bruyante et mélodique inscrite dans un demi-siècle (au moins) de tradition britannique – des Kinks à Hefner”, comme on l’écrivait dans notre hors-série 365 Chroniques l’année dernière.
S’il n’a pas eu la reconnaissance et le succès qu’il méritait avec son groupe aujourd’hui disparu, le leader Wesley Gonzalez va pouvoir bénéficier d’une seconde chance, en solo et sous son nom. Et ce renouveau passe d’abord par Come Through And See Me, premier extrait d’un album qui paraîtra un de ces quatre chez Moshi Moshi.
Comme on peut l’entendre, si le Londonien n’a rien perdu de son sens de la mélodie immédiate et attachante, il laisse désormais les guitares de côté et se tourne vers une pop baroque dont les oscillations synthétiques bizarroïdes n’altèrent pas la belle élégance, l’homme citant aujourd’hui parmi ses inspirations Harry Nilsson, Yellow Magic Orchestra, Todd Rundgren, Emitt Rhodes ou encore White Noise.
“C’est une chanson sur l’anxiété, sur Londres, sur le fait de sortir de chez soi et d’essayer de trouver une échappatoire”, confie Wesley au site DIY Mag au sujet du morceau. Le clip a été réalisé par Danny Nellis dans le parc d’attractions de Blackpool Pleasure Beach, en mode hors saison. Où kitsch et chic se côtoient dans un émouvant ballet qui colle à merveille au chant et au texte “touché mais pas coulé” de Wesley Gonzalez. So british, et vraiment brillant.