Après avoir envoûté le Pitchfork Avant-Garde en novembre dernier, il revient hanter la scène parisienne le 4 juin au Badaboum. Et comme on aime faire plaisir à nos abonnés, on vous offre 2 places à gagner ! Pour participer : envoyez un mail à jeuconcours@magicrpm.com avant le 3 juin.
Une fois n’est pas coutume, j’ai envie de commencer cette chronique par la fin. I Think I Saw fait partie de cette catégorie très précise de morceaux qui arrivent à toucher les zones les plus érogènes de mon cerveau, rendant de fait leur écoute régulière nécessaire au bon fonctionnement de mon plaisir personnel. J’ai beau, au moment où cette chronique est publiée en ligne, me le passer une fois par jour depuis – littéralement – six mois, impossible de répondre au pourquoi du comment. Trop de raisons de l’aimer, sans doute.
La piste de clôture de Your Day Will Come, premier album, long à germer, du New-Yorkais Chanel Beads, est peut-être le summum de ce qu’est sa vision de la pop – une musique post-apocalyptique faite d’autotune spectral, de lancinantes progressions au violon évoquant Steve Reich sur lesquelles viennent danser samples aventureux, synthés ténébreux, guitares irréelles, percussions non-identifiées et autres bidouillages informatiques. Shane Lavers manie l’art du fantomatisme comme personne, et livre ici neuf titres qui feront sans nul doute de lui un grand nom de l’hypnagogie musicale dans les années à venir. I Think I Saw y est pour beaucoup, certes, mais on pense également à Police Scanner, Embarrassed Dogs, Unifying Thought ou encore à Coffee Culture, perle instrumentale cyber-jazzy. Un disque à la texture liquide, à même de susciter des rêves humides chez les plus sensibles d’entre-vous.